vendredi 19 décembre 2014

Etude des perceptions et usages du livre numérique

L’Hadopi (DREV) et le GLN ont conduit une étude exploratoire sur les usages et perceptions du livre numérique en France. Cette enquête menée par l'institut IFOP comporte trois étapes : une étude de cadrage, une phase qualitative et une phase quantitative. Elle souligne trois grands profils de lecteurs : les pragmatiques très majoritaires, les étudiants (jeunes réguliers) et les technophiles très minoritaires
Dans le cadre de sa mission légale d’observation, l’Hadopi (Département Recherche, Etudes et Veille) et le Groupement pour le Développement de la Lecture Numérique (GLN) ont demandé à l’institut IFOP d'effectuer un sondage sur les usages et perceptions du livre numérique. Cette étude à dimension qualitative et quantitative comporte plusieurs objectifs d’étude : usages et attitudes des lecteurs à l’égard du livre numérique (terminaux utilisés pour lire des livres numériques, circonstances de lecture, moyens de se procurer et de partager les livres numériques), perceptions et attentes des lecteurs vis-à-vis de l’offre de livres numériques, leviers et freins éventuels au développement de la lecture de livres dématérialisés dans leurs différentes composantes sans oublier les pratiques licites et/ou illicites associées aux ouvrages dématérialisés.

Profil des lecteurs de livres numériques

Selon les résultats de l'étude, 11% des Français sont des lecteurs de livres numériques. Le profil de lecteur est plutôt masculin, à dominante jeune, CSP+ et citadins. Parmi les lecteurs les plus assidus, l'enquête relève une proportion plus importante de femmes (54%)  et des 25-39 ans et aussi des personnes ayant fait des études supérieures. Pour 46% des lecteurs, l’acquisition d’un terminal de lecture a joué un rôle dans leur décision de lire sous format numérique alors que 47% des gros lecteurs sont venus au numérique de manière délibérée (contre 30% pour l’ensemble des lecteurs numériques). Les romans et les ouvrages de littérature générale constituent le genre le plus lu en format numérique (41%) devant les livres scientifiques, techniques ou professionnels (15%) et les bandes dessinées, notamment les mangas (13%)

Usages des terminaux

74% des lecteurs lisent sur un seul appareil et la plupart du temps, il s’agit d’une tablette tactile (28%). L'étude indique que la liseuse est un appareil de lecture particulièrement apprécié, à la fois par sa praticité (portabilité, maniabilité, capacité de stockage) et l’expérience de lecture qu’elle procure. Les nombreuses fonctionnalités (dictionnaire, pose de marques-pages, recherche plein texte, changement de police, couleur de fond, luminosité et contraste...) semblent assez bien connues par les lecteurs mais surtout utilisées pour des utilisations à titre professionnel ou fonctionnel. 

Accéder aux livres numériques

Selon l'étude, 85% des lecteurs utilisent le plus souvent le même appareil pour télécharger leurs livres numériques et pour les lire (contre 15% des lecteurs qui utilisent un appareil différent). La liseuse n'apparaît pas toujours en revanche comme un terminal adéquat pour télécharger des livres. Les plateformes de procuration de livres numériques les plus souvent utilisées (46%) sont les magasins virtuels et les grandes surfaces spécialisées. Les sites de téléchargement ou de partage entre internautes figurent en bonne position, notamment chez les adeptes de littérature dessinée. L'étude relève que les usagers restent souvent dans l'écosystème proposé par leur appareil de lecture : 34% utilisent par exemple le magasin associé par défaut à leur terminal. Plus de 60% déclarent enfin souhaiter davantage d'informations sur l'offre numérique mais il faut noter qu'ils ont rarement recours aux moyens déjà mis à leur disposition.

Consommation des livres numériques

71% des lecteurs de livres numériques se procurent ces ouvrages le plus souvent ou exclusivement de manière gratuite contre 9% dans le registre payant. Ce phénomène de consommation gratuite correspond à une population peu lectrice désireuse de découvrir des ouvrages à moindre coût et non comme une activité à part entière. Sur une base de 1007 lecteurs de livres numériques, 61% déclarent avoir effectué des dépenses au cours des 12 derniers mois. Au global, les achats représentent en moyenne 26 € pour la même période considérée. Les plateformes semblent bien adaptées aux lecteurs d'ouvrages « grand public » mais paraissent en revanche moins appropriées auprès des lecteurs plus épisodiques et/ou à la recherche d'écrits plus spécialisés. Souvent considéré en raison de son caractère dématérialisé comme un produit au coût de production faible, le prix de vente du livre numérique reste perçu comme cher par 59% des Français. Ce constat constitue par ailleurs le principal motif de consommation illicite. 

Perceptions de la lecture numérique

Le support imprimé demeure le format de lecture le plus apprécié (44%). Une part non négligeable des lecteurs estiment en outre que les deux approches sont complémentaires correspondant à des contextes de lecture distincts (74%). Le format numérique donne satisfaction aux lecteurs de romans alors qu'il semble susciter plus de réserves pour des contenus plus techniques. Les avantages relevés par les lecteurs sont liés à la gratuité et la praticité du support; le principal reproche concerne l'expérience de lecture sur écran. Les critiques se focalisent aussi sur l'étendue de l'offre, jugée insuffisante dans certains domaines, le prix et la sérendipité (plus grande difficulté à « flâner »). En se projetant dans un futur proche, 53% des lecteurs de livres numériques déclarent qu'ils liront plus de livres numériques et moins de livres papier.

Sources et références complémentaires

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