Bibliographie sur le Mindmapping

Mindmapping, information et connaissance (vidéo)

Pourquoi le mindmapping est-il un outil extraordinaire pour transformer l’information en connaissance ?  Et d’abord, quelle est la différence entre ces deux concepts que nous confondons allègrement ?  Un petit détour par Twitter, Heuristiquement et une vidéo de Luc Fayard s’impose…
Lorsque j’ai écrit "Pourquoi le mindmapping est-il si efficace pour étudier", j’ai reçu un nombre incroyable de réactions : des commentaires sur le blog, mais aussi sur Twitter, des publications sur Scoop it, Pearltree, des messages via la page Contact, etc.
L’un de ces réactions sur Twitter m’a interpellé.
Ce tweet émanait de M. Olivier Legrand,  formateur en tic, et me disait ceci : "Le mindmapping est efficace car il transforme l’information en connaissance utile".
Un tweet qui m’a laissé perplexe un bon moment…
Et puis, la lumière est venue d’une vidéo publiée sur Heuristiquement, le blog de mon ami Philippe Boukobza.  Une vidéo que je vous laisse découvrir ici.

Lionel Naccache donne une explication très simple et très convaincante de cette transformation de l’information en connaissance.  Et qui explique aussi très bien pourquoi, effectivement, le mindmapping transforme l’information en connaissance utile !

Une expérience subjective

"La connaissance est une expérience subjective.  C’est la rencontre d’un sujet, avec sa subjectivité, [...] avec un objet d’information, avec un support d’information, avec un contenu informationnel.  Et du coup, la connaissance, ce n’est pas uniquement l’information qui va être accédée, qui va être connue, mais c’est cette relation entre le sujet, avec tout ce qui caractérise cette subjectivité et une information."
Ce qui m’a rappelé ce que disait Tony Buzan dans son livre Mindmapping for Business : que nous sommes en train de passer de l’ère de l’information à l’ère de l’intelligence, en passant par l’étape de l’ère de la connaissance.  Et que nous devons transformer "les bites d’information en quelque chose qui a du sens".  (Mindmapping for Business, Pearsons Books, BBC Active, 2010, p. XVII).
Deux interventions qui donnent un éclairage particulièrement pertinent  à cette distinction entre information et connaissance.  Et qui expliquent aussi pourquoi le mindmapping est particulièrement efficace dans cette transformation de l’information en connaissance.

L’appropriation de l’information par un sujet

Le premier concept important est évidemment le sujet.  C’est une personne, avec sa subjectivité, son histoire, son expérience.  Les PNListes disent "sa carte du monde".
Lorsque je crée une carte heuristique, je dispose les différents éléments – idée centrale, idées secondaires, mots-clés, branches, couleurs, images, symboles, relations, groupes - selon "ma carte du monde".
Prenons un exemple contemporain qui n’a pu échapper à aucun européen : la crise grecque.
C’est mon expérience, ma connaissance préalable du sujet qui vont guider mes choix : choix de privilégier telle ou telle dimension de l’information.  Un économiste va sans doute retenir les chiffres, les taux d’intérêts, le montant de l’endettement, etc.  Un syndicaliste retiendra les luttes des Grecs, leurs manifestations dans les rues, le poids important des structures financières sur le monde du travail.
C’est justement cette appropriation de "l’objet information" par le "sujet" qu’est chacun d’entre nous qui fait que deux personnes ne font jamais vraiment deux mindmaps identiques sur le même sujet.

Lors d’ateliers de mindmapping, j’ai pu observer très souvent des mindmaps radicalement différentes alors que j’avais demandé aux participants de résumer un même texte.   Elles n’étaient pas bonnes ou mauvaises : elles étaient différentes.  Elles exprimaient l’expérience, les goûts, la sensibilité, les centres d’intérêt, l’histoire de chacun des participants.  Et donc, la richesse de l’expérience humaine.

La notion de sens

La remarque de Tony Buzan est également très importante à mes yeux : transformer l’information en "quelque chose qui fait sens".
Nous sommes noyés sous des flots d’informations.  Mais quelques-unes seulement nous parviennent.  Encore plus rares celle qui nous touchent.  Et elles nous touchent parce qu’elles trouvent un écho en nous.  Quelque chose qui évoque une expérience passée : qui agite une sonnette – which rings a bell – comme le dit si joliment l’expression anglaise.


La différence entre information et connaissance tient aussi dans le sens que nous donnons à cette information.

Nous approprier une information, c’est d’abord lui donner du sens.  
Un sens qui n’appartient qu’à nous.  Et qui confirme ou modifie notre carte du monde.

Notre mindmap personnelle, en quelque sorte…
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Le texte d'une mindmap : des mots-clés ou des phrases entières ?

C'est une question épineuse qui divise les mindmappeurs : 
  • "doit-on écrire le texte d'une mindmap sous forme de mots-clés ou peut-on écrire des phrases entières ?"
Je vais vous donner une réponse de Normand : 

- "Ca dépend !"

Si vous voulez retenir quelque chose, si vous voulez connecter des idées entre elles, il est important de ne noter que des mots-clés.  Les disciples de Tony Buzan vous diront que c'est comme ça qu'il faut faire.  Que 85 à 90 % d'un texte sont constitués de mots non-signifiants et qu'il vaut mieux se limiter à ceux qui expriment uniquement les idées-clés de votre texte.

En cela, ils ont raison.  J'ai expliqué ailleurs l'importance de la connectivité.

Et c'est très bien pour vous, si vous comprenez vos mots-clés, que vous savez exactement ce qu'ils représentent. 

Par contre, si vous voulez communiquer votre mindmap à d'autres personnes, elles éprouveront peut-être des difficultés à comprendre les idées qu'expriment ces mots-clés.  

Dans ce cas, il vaut sans doute mieux employer des expressions un peu plus longues, plus explicites.  Dans la mindmap de ce cours, j'ai employé un mélange des deux, au risque de faire hurler les puristes...

Mais dans tous les cas, avant de construire une mindmap, posez-vous au moins ces deux questions :
  • quel est mon objectif : comprendre, explorer, mémoriser, communiquer, etc. ?
  • qui est mon public-cible : moi, d'autres mindmappeurs, des gens qui n'en ont jamais entendu parler ?
Et choisissez votre forme d'expression en conséquence.

Dans tous les cas, évitez quand même d'encombrer vos  mindmaps de textes interminables qui brouillent votre carte et empêche toute compréhension. 

Mindmapping : l’importance de la connectivité

Pourquoi utiliser des mots-clés en mindmapping ?  Pourquoi pas des phrases entières ?
Parmi les principes de base du mindmapping, la connectivité occupe une position centrale.
Petit rappel avec trois mindmaps.

Le mindmapping est une méthode d’organisation des idées.  Et l’un des principes fondamentaux de cette méthode, est la connectivité.
C’est-à-dire la possibilité de connecter entre eux un maximum de concepts.  Et d’illustrer ensuite leurs relations les uns aux autres, par leur position sur la branche et dans l’espace de la feuille.

Hier, pendant une formation de formateurs, une participante m’a posé la question : "pourquoi scindez-vous l’expression "bilan de compétences" ?  Pour moi, c’est une expression cohérente.   C’est quelque chose de bien défini".
C’est vrai qu’il y a des expressions toutes faites qu’il ne nous viendrait pas à l’idée de scinder, parce qu’elle forment un tout cohérent.  Mais dans un cas comme celui-ci, ça se discute pour le moins.

Le mot-clé, base de la connexion

Voici une illustration (cliquez sur la carte pour l’agrandir)
Carte mentale : importance de la connectivité en mindmapping
Un mot-clé pour un maximum de connectivité
Sur cet exemple, la différence saute aux yeux : dans le premier cas, la connectivité est fermée, difficile de connecter un nouveau terme à cette expression.
Dans le second, la connectivité est ouverte et donne plus de possibilité de créativité, d’exploration des types de bilan à notre disposition.

Les paragraphes

Une chose qui énerve par-dessus tout les mindmappeurs confirmés, ce sont ces mindmaps si courantes sur Internet ou des paragraphes entiers sont insérés dans un sujet, quand ce n’est pas le contenu d’une page A4 !
En procédant de cette manière, les auteurs de ces cartes s’interdisent toute connectivité.  C’est-à-dire qu’on est dans la négation même des principes les plus élémentaires du mindmapping !
Exemple (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Illustration avec une mindmap XMind de l'impossibilité de connecter une nouvelle idée à un paragraphe entier
Comment connecter une nouvelle idée ici ?
De plus, une carte composée exclusivement de sujets-paragraphes devient rapidement illisible.  Le surcroît d’information que la connectivité apporte au message est complètement parasité, annulé par cet excès de texte.

Une démarche intellectuelle profonde

Mais il y a pire.  Car, le principe de connectivité du mindmapping est basé sur le mot-clé.  Ce n’est pas anodin.  Outre le fait que le mot-clé ouvre au maximum la connectivité entre les concepts, il oblige à une démarche intellectuelle profonde : la synthétisation.  Vous devez être très synthétique pour ramener une pensée ou un concept à un seul mot-clé.

Et pour pouvoir ramener cette pensée à un seul mot-clé, il y  a un impératif incontournable : vous devez comprendre cette pensée !
Autrement dit, cette démarche de syntétisation représente un effort intellectuel : celui de retrouver l’élément le plus petit, le plus fondamental de la pensée.  Le mot-clé est l’atome de la pensée : c’est-à-dire quelque chose que vous ne pouvez plus réduire, plus couper (a-tome).

C’est la brique Lego de votre pensée : chaque brique reliée aux autres formera un ensemble complexe.  Mais en mindmapping, on vous demande de revenir à la brique pour pouvoir l’insérer dans un système de relations avec les autres.

Offrez-vous donc un luxe rare : celui de penser visuellement !
Et si vraiment vous devez insérer du texte long dans votre carte, comme le passage d’un livre ou d’un discours, utilisez la note, que vous pourrez insérer dans un sujet.  Vous aurez de cette façon l’intégralité du texte sans pour autant diminuer la lisibilité et l’impact visuel de votre carte.  (Cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Utilisation de la note dans XMind pour écrire du texte long hors des brances de la carte mentale
Utilisez une note pour ne pas alourdir votre mindmap !
Bon travail !

Vous pouvez vous former au mindmapping avec nous : consultez notre Page Agenda pour savoir ou se tiendra notre prochaine formation.  N’hésitez pas non plus à utiliser notre page Contacts pour nous demander des informations ou pour organiser une formation pour votre entreprise, votre école ou votre association !

Des images et de l'émotion : au coeur du cerveau

Dans le texte du SpeachMe "Qu'est-ce que le mindmapping ?" je vous parle de l'intégration des images et du fait qu'elles s'adressent à nos émotions.

C'est important d'intégrer des images dans votre mindmap si vous voulez mémoriser plus rapidement les nouvelles notions que contiennent vos cartes mentales.

Mais quel est le lien entre les émotions et la mémoire ?  Ce lien se trouve très profondément ancré dans notre cerveau : au coeur du système limbique.

 

Dans ce système, l'hippocampe est l'élément qui transfère les souvenirs de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.

Et les amygdales, ces deux espèces de globules rouges à l’extrémité de l'hippocampe, sont responsables des nos émotions, comme la peur, la colère, etc.

Cette proximité anatomique explique sans doute pourquoi les images, qui sollicitent nos émotions, se conservent plus longtemps dans notre mémoire à long terme que les mots qui, eux, s'adressent plutôt à notre rationalité.  

L'image ci-dessus provient de la collection Servier Medical Art, une banque d'images pour PowerPoint en accès libre (Licence Creative Commons Attribution).
Qu'est-ce que les limites ?

Les limites, appelée "nuages" dans certains logiciels de mindmapping, permettent de regrouper certains éléments de ma mindmap dans un ensemble visuel cohérent.

On utilise ce dispositif pour souligner quelque chose d'important ou pour signaler le fait que ces concepts appartiennent à un groupe cohérent.

Par exemple, ici, j'ai utilisé la limite pour souligner l'importance des 4 types d'actions qu'accomplissent les participants à un MOOC connectiviste :


Dans Mindomo, vous pouvez modifier la forme, la couleur des bordures et du remplissage des limites.  

N'abusez pas de cette fonction : utilisez-la uniquement pour souligner des choses importantes.  On voit sur Internet des mindmaps dont toutes les branches sont entourées de limites de ce type.  Or, quand tout est important, rien n'a d'importance...

Encore une fois, posez-vous la question avant de dessiner une limite ou un autre objet dans votre mindmap : 

  • est-ce que cela va ajouter de la clarté à mon message ?


1/6 - Avant de dessiner une mindmap, il faut toujours se poser deux questions :


Quel est l'enjeu de cette mindmap ? Qui est le public-cible de cette mindmap ? Quel est l'objectif de cette mindmap ? Qui est l'inventeur de la mindmap ?

Il faut toujours se poser ces deux questions :

  • Quel est l'objectif de ma mindmap : communiquer, mémoriser, explorer, comprendre, etc. ?
  • Qui est le public-cible de ma mindmap : des mindmappeurs chevronnés, des spécialistes du sujet, ou des gens qui découvrent les mindmaps pour la première fois ?
En fonction de votre objectif et de votre public-cible, vous choisirez le niveau de langue, le type d'expression (mots-clés ou morceaux de phrases), le genre d'images, etc. 

Rappelez-vous qu'en communication, le  plus important, ce n'est pas ce que vous dites, c'est ce que l'autre comprend.

 2/6 - Dans une mindmap de résumé de texte, l'idée centrale est souvent suggérée par :

Le nom de l'auteur
La notoriété de l'éditeur
Le titre du texte qui en exprime l'idée centrale
Le contenu de tout le texte résumé en un mot


Si l'auteur du texte a bien fait son travail, son titre devrait donner une idée assez exacte du contenu.  Reprendre ce titre ou une partie de celui-ci comme idée centrale de votre mindmap est plutôt cohérent.

Mais parfois, vous vous rendrez compte que l'auteur n'a pas été très judicieux et a choisi un mauvais titre, qui ne correspond pas tout à fait, voire pas du tout, au contenu du texte.

Et enfin, certains journalistes, surtout issus de la presse papier, prennent un malin plaisir à balancer des titres énigmatiques dans l'espoir d'attirer le lecteur ou de susciter sa curiosité.

Dans ces deux derniers cas, vous pouvez signaler ce fait quelque part dans votre mindmap.  Comment vous y prendriez-vous ?

3/6 - Dans une mindmap, on peut intégrer

Des notes écrites
Des hyperliens
Des images
De la couleur

Oui, on peut ajouter tout cela.

Et aussi des notes audio, de la vidéo, des fichiers Excel, PDF, etc.

Les logiciels de mindmapping récents permettent vraiment d'enrichir vos cartes de toute une foule de ressources externes intéressantes...

4/6 - Dans une mindmap, il faut toujours utiliser des mots-clés


Oui, et exclusivement des mots-clés dans tous les cas Non, il vaut mieux utiliser de longues phrases complexes Cela dépend des circonstances Cela dépend de vos objectifs
Certains mindmappeurs, stricts disciples de l'école buzanienne, vous diront qu'il n'y a pas d'exception : qu'une bonne mindmap est toujours composée exclusivement de mots-clés.

D'autres écoles, dont je suis, vous conseilleront d'ajuster votre texte selon vos objectifs et le public visé.

Mais dans tous les cas, évitez les longues phrases qui rendent votre mindmap totalement illisible...
 

5/6 - La connaissance est un processus éminemment objectif


Bien sûr, il faut stocker l'information dans notre cerveau
L'information est objective, mais la connaissance est subjective
La connaissance et l'information sont subjectives
L'information se consomme, la connaissance se construit


Non, c'est tout le contraire.

L'information est une mise en forme (in formare) de données brutes.   Elle est donc "objective", c'est un objet.

La connaissance, c'est l'appropriation de l'information.  C'est la construction d'un savoir personnel en agrégeant les nouvelles notions à ce que l'on connaît déjà.

La connaissance, c'est la relation que nous construisons en tant que sujet, capable de penser et de ressentir, avec les informations qui nous parviennent.

6/6 - Quelle est la question que je dois me poser avant d'ajouter un nouvel élément à ma mindmap ?


Est-ce que je veux vraiment faire ça ? Qu'est-ce que ma mère va dire ? Est-ce que ça contribue à rendre mon message plus clair ? Est-ce que je ne vais pas le regretter après ?
Cet élément en plus (image, hyperlien, limite, relation, etc.) renforce-t-il mon message ?  Le rend-t-il plus clair ?

Ou au contraire, vais-je rendre la compréhension de ma mindmap plus difficile en ajoutant cela ?

Faites l'exercice le plus difficile au monde : vous mettre dans la peau de votre interlocuteur !

Lors de la semaine consacrée au thème "Publier", je vous donnerai un outil qui vous facilitera la tâche.

Cours sur le diagramme en forme de carte de métro


13/10/2014 13:47 :
Bonjour,

Pour @Marco Bertolini, je pense
"Planning ITyPA3" très bien fait j'aimerais utiliser ce genre de carte "style ligne de métro" : ) pour mes différents projets et pays
Comment faire et ou la trouver ?
Merci
14/10/2014 10:55 :
@FABIENNE LEPETIT  Bonjour Fabienne.  Les cartes de style "métro" ne sont pas des mindmaps, mais des concept maps, autrement dit des "cartes conceptuelles".  Il existe des outils spécifiques pour créer ce type de cartes, comme VUE ou CmapTools.  Mais vous pouvez aussi les créer dans Mindomo.

Il y a deux façon de créer ce type de cartes dans Mindomo : soit créer une carte conceptuelle, soit modifier une mindmap en carte conceptuelle.

Pour créer une carte conceptuelle, lors de la création choisissez la structure "carte conceptuelle vide" comme illustré ci-dessous :



Pour transformer une mindmap en carte conceptuelle, vous cliquez sur le sujet central de votre carte.
Vous cliquez ensuite sur l'onglet à droite du sujet central.  Et vous cliqueé sur l'icone en forme de diagramme.  Ensuite, cliquez sur l'icone en forme de pentagone, cerclée de rouge ci-dessous et vous pouvez positionner vos branches dans tous les directions leur donner des prolongements, etc.


Qu'est-ce que le Mindmapping ?

 

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