mercredi 31 décembre 2014

10 Tendances de personnaliser l'apprentissage en 2015

10 Tendances de personnaliser l'apprentissage en 2015






2015 est l'année l'accent sera enfin tourner le coin par les organisations dans l'éducation et le monde des affaires pour y arriver: il se agit de l'apprenant. Il ne est pas à propos de l'appelant «un enseignement personnalisé» ou «éducation personnalisée." Ce ne est pas sur la technologie, le programme, ou l'instruction. Il se agit de l'apprenant décisions personnelles d'apprentissage pour son ou elle-même. Il se agit d'enseignant et l'apprenant rôles.
 
Il se agit d'obliger les étudiants «apprenants». Il se agit de transformer le système parce que ce est maintenant le temps de changer le système. Le système actuel est brisé. Il ne fonctionne pas pour la plupart de nos apprenants. Le système actuel de diffusion de contenu et en se concentrant sur ​​la performance à la place de l'apprentissage ne ​​est pas d'apporter des changements positifs pour nos enfants et leur avenir. Donc, nous avons réuni quatre grands concepts qui englobent les 10 tendances que vous verrez un impact apprentissage à partir de cette année à venir: l'apprentissage de la culture, des environnements d'apprentissage, un apprentissage plus approfondi, et Partners in Learning. apprentissage Culture


       
  1. Croyance système
    Culture dans une école et notre compréhension de l'enseignement et de l'apprentissage ne ​​change pas, sauf si nous avons un système de croyance partagée. Tous les intervenants ont un ensemble de croyances autour de l'enseignement et de l'apprentissage mais ils ne peuvent pas se réunir autour d'un système de croyance, ils sont tous d'accord avec. Les écoles doivent commencer avec un système de croyance partagée pour créer le changement. La plupart d'entre nous ne savent sur ​​l'enseignement et l'apprentissage à partir de quand nous sommes allés à travers le système en tant qu'étudiant, où nous avons appris à être conforme et suivre les règles. Il est plus facile de maintenir le statu quo en cours et faire ce que nous sommes habitués à être faire que de changer la façon dont nous enseignons. Le changement est difficile, mais le changement est nécessaire aujourd'hui pour nos enfants et leur avenir. 2015 est l'année. Attendez-vous à voir plus d'histoires sur les systèmes de croyance et le changement se passe dans les écoles.
  2. Fondée sur la compétence
    voies axés sur les compétences (parfois appelés "basé sur les compétences» ou «basée sur la performance") sont une refonte de notre système autour de l'apprentissage de l'éducation où l'échec ne est plus une option . Les apprenants peuvent se déplacer à leur propre rythme, la lecture à un niveau et de travailler sur un badge numérique de mathématiques à un autre niveau. l'éducation des compétences est enracinée dans l'idée que l'éducation est à propos de la maîtrise d'un ensemble de compétences et de connaissances, et pas seulement se déplaçant à travers un programme d'études. Actuellement, 42 États ont adopté des politiques qui donnent écoles différentes façons à accorder un crédit aux apprenants y compris les dérogations des exigences basées sur le temps. En 2015, les écoles seront tenus responsables pour démontrer comment leurs apprenants progressent dans un système axé sur les compétences où le temps est une variable. Nous verrons d'autres études de recherche et de cas autour des systèmes axés sur les compétences de l'enseignant qui se déplacent centrée sur l'apprenant.
  3. Personalized systèmes d'apprentissage auto-durable
    Un système d'apprentissage personnalisé est un changement de culture et un changement de processus que les impacts de la communauté scolaire. Déménagement environnements centrée sur l'apprenant est plus que juste la remise des clés à l'apprenant afin qu'ils conduisent leur propre apprentissage tout de suite. Comme plus d'écoles à construire un système de croyance partagée, plusieurs districts devront soutenir la transformation des environnements centrées sur l'apprenant. Ainsi, le système est auto-durable, il sera important de renforcer les capacités avec votre propre personnel. Tout comme nous voulons que les apprenants sont propriétaires de leur apprentissage, nous voulons que les écoles prennent en charge leur système d'apprentissage personnalisé. Les enseignants sont des apprenants aussi, donc ils auront besoin de soutien de coaching. Les enseignants vont développer Professional Plans d'apprentissage personnel fondé sur des objectifs d'apprentissage développés avec l'enseignant et entraîneur. En 2015, nous allons voir une augmentation dans les plans d'apprentissage professionnelles personnelles avec des programmes de coaching où les écoles utilisent leurs entraîneurs pour soutenir les enseignants dans la construction de systèmes d'apprentissage personnalisés auto-durable. environnements d'apprentissage


  4. Espaces d'apprentissage flexibles
    Le XXIe siècle est un défi vieilles notions d'espaces d'apprentissage. L'idée que les apprenants doivent être assis à des pupitres en rangées devient archaïque. Pourquoi? Parce que le monde est en train de changer. Technologie et le passage à personnaliser l'apprentissage, le travail collaboratif et des projets est de changer la salle de classe. Les enseignants ne ont plus à se lever et offrir «se asseoir et obtenir des" curriculum. Certains peuvent appeler ces espaces Blended Learning, mais ils ont besoin d'être centrée sur l'apprenant pas centré sur l'enseignant. Espaces d'apprentissage flexibles sont conçus pour donner aux apprenants les options d'apprendre afin qu'ils puissent inviter curiosité, la créativité et la collaboration. Des centaines d'enseignants qui ont participé à nos cinq Ws de l'apprentissage personnalisé eCourse ® ont transformé et ont partagé leurs salles de classe. Tous les jours nous obtenons de nouvelles histoires. Donc, en 2015, se attendre photos et vidéos de places d'apprentissage flexibles avec quelques grandes histoires et réflexions sur leurs voyages.
  5. Multi-Age Co-enseignement salles de classe
    salles de classe multi-âge sont quand un ou plusieurs enseignants enseignent plusieurs niveaux d'études. Les écoles ont accueilli les classes multi-âges où il y avait des classes plus petites dans certains grades et ils avaient besoin pour remplir l'espace. Maintenant, puisque nous nous dirigeons vers des systèmes basés sur les compétences, les écoles se rendent compte que le regroupement par âge ne ​​fonctionne pas. Lorsque vous groupe un, deux ou plusieurs niveaux de qualité ensemble, alors il est parfait pour les enseignants de co-enseignent dans une vaste environnement d'apprentissage. Pendant trop longtemps, les enseignants ont travaillé dans l'isolement derrière des portes closes. Que co-enseignement ne est pas seulement ouvrir ces portes, mais il développe une relation professionnelle où deux ou plusieurs enseignants collaborent pour aider les apprenants plus efficacement. Considérez ce qui peut arriver dans ces salles de classe co-enseignement multi-âges où les apprenants sont regroupés souple toute la journée sur la base de l'activité, sous réserve, habitudes de travail, niveau de connaissance indépendante et le contenu. Parfois, les apprenants sont regroupés hétérogène dans l'apprentissage exploratoire en sciences et en études sociales, mais sont regroupées par compétence, la capacité ou les objectifs lorsqu'ils sont impliqués avec les mathématiques ou l'alphabétisation. Ces modèles multi-âge co-enseignement permettent de boucle afin que les apprenants restent avec les mêmes enseignants pour plus d'un an. En 2015, nous verrons modèles de co-enseignement plus multi-âge qui sont ce que KM Découvrez au Pays de Galles, Etats WI sont "intemporelle et gradeless." apprentissage Deeper



  6. Learning (PBL) par projet basée-Interpellation
    L'apprentissage par projet est une forme d'apprentissage fondé sur l'enquête qui est contextuelle, créatif et partagée, où les apprenants collaborer sur des projets qui nécessitent la pensée critique et de la communication. Les apprenants peuvent faire des projets pour démontrer la maîtrise et appliquent ce qu'ils ont appris au sujet d'un problème. Pourtant, il ya une différence entre les projets et les activités qui font d'apprentissage par projet. Un projet que l'enseignant conçue peut avoir tous les apprenants à créer le même produit au lieu de se concentrer sur le processus. Le plus grand potentiel de PBL est qu'il appelle à l'évaluation authentique et présenter ce que vous avez appris à un vrai public. Moyen fondé sur l'enquête encourageants apprenant voix et un choix où ils posent les questions autour de leurs intérêts et ce qu'ils sont passionnés. Lorsque cela se produit, les apprenants sont motivés, engagés et sont propriétaires de leur apprentissage. En 2015, nous allons voir plus de vitrines et des expositions de PBL preuve de maîtrise avec des preuves de l'apprentissage et de réflexions sur le processus.
  7. Apprentissage fondée sur le jeu
    jeu Tenace devrait être l'expérience d'apprentissage dans les premières salles de classe centrale d'apprentissage. Ce est une façon naturelle de l'apprentissage qui favorise la créativité et l'imagination. Mais pourquoi devrait jouer se limiter à seulement classes primaires? Il n'a pas d'importance quel âge nous sommes; nous aimons tous jouer. Ce est là que la technologie et la pédagogie peuvent se croiser. Considérez chaque apprenant dispose d'un apprentissage à dos personnels qui favorise l'apprentissage et stratégies d'enseignement. Le jeu est en fait de l'apprentissage social et émotionnel et comment les gens apprennent dans un contexte social. Lorsque vous jouez, vous pouvez vous mettre au défi dans des tâches significatives qui ont un but. En 2015, nous allons partager la recherche autour de l'apprentissage basé sur le jeu basé sur le jeu et. Nous verrons la recherche qui met l'accent sur ​​la pédagogie autour de jeu et l'utilisation de la technologie basée sur la façon dont on apprend mieux.
  8. Évaluation que l'apprentissage
    d'évaluation que l'apprentissage est où les apprenants suivre leurs progrès et de réfléchir sur leur propre apprentissage. Il est basé sur la recherche sur la façon dont l'apprentissage se fait et se caractérise par le suivi de leur progrès et de faire des ajustements à leur apprentissage à mesure qu'ils apprennent afin qu'ils atteignent compréhension plus profonde. Dans le monde de tests standardisés et les environnements d'enseignants-dirigé, les enseignants ont tendance à être responsable de tout l'apprentissage, pas les apprenants. Lorsque vous déplacez à l'évaluation que l'apprentissage, les types d'évaluations changent. Les apprenants ne sont pas seulement plus responsables de leur apprentissage, ils sont plus responsables car ils surveillent et réfléchir sur leurs progrès. Ce est ce que la personnalisation de l'apprentissage est tout au sujet. Il se agit de méta-apprentissage et apprentissage sur l'apprentissage. En 2015, vous verrez le changement d'évaluation et en adoptant une évaluation plus que des stratégies d'apprentissage. Partners in Learning



  9. Les partenariats entre enseignants et apprenants
    apprentissage personnalisé est tout au sujet de l'établissement de relations. Le partenariat entre l'enseignant et l'apprenant est de comprendre comment ils apprennent le mieux en utilisant l' UDL objectif de l'accès, Engage et express . Les conversations sont tous sur l'apprentissage, leurs intérêts, les aspirations, les espoirs avec leurs forces et les défis un apprenant peut avoir dans leurs plans d'apprentissage personnels. Ce partenariat dit à l'apprenant combien l'enseignant se soucie d'eux, leur apprentissage et leur avenir. 32 États ont commencé à utiliser les plans personnels d'apprentissage (PLP) ou plans d'apprentissage individuels (PAI) avec 21 Etats obligatoire pour une utilisation avec tous les apprenants. En 2015, se attendre à voir plus d'informations et la recherche sur PLP ou PAI passe et de plus en plus le niveau de collège et au lycée.
  10. Avis
    Chaque apprenant peuvent être affectés à au moins un conseiller sur plusieurs années. Un conseiller peut être ne importe quel adulte dans le bâtiment. En fait, chaque apprenant peut avoir plusieurs conseillers qui pourraient inclure un autre apprenant. L'idée autour avis est qu'il doit y avoir un but pour le programme de services consultatifs, et il est important de commencer chaque conseil avec une structure claire. Il ya des avis où il n'y a pas de structure dans un but autre que de rencontrer sur une base régulière. Le cœur de l'avis est la réflexion sur le travail et les objectifs d'apprentissage de l'apprenant se référant à leurs plans d'apprentissage personnels. Il est important d'obtenir des avis à droite et construire ces relations autour d'un objectif sur une base régulière. En 2015, se attendre à voir des exemples et des modèles de programmes consultatifs où les apprenants répondent avec des conseillers de tous les jours et dans certains cas deux fois par jour. Nous allons voir une augmentation dans les programmes consultatifs à travers le pays.

Tout au long de 2015, nous allons prendre chacun de ces tendances et élaborer sur eux dans les futurs postes. Donc se attendre à des postes intéressants autour de chacun de ces concepts émaillé de récits, des exemples et des modèles. Nous encourageons entrée de vous et peut-être peut partager certaines de vos histoires et voyage. Contactez-nous au personalizelearn@gmail.com et de commenter ci-dessous. 
 
Sources ici

MOOC et classe inversée : Les défis pédagogiques posés par l’ère numérique


Article publié par Julie Lecoq, en CC sur le blog est organisé par l’Institut de pédagogie universitaire et des multimédias (IPM) de l’Université catholique de Louvain (Belgique)
On considère aujourd’hui l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies comme un bouleversement culturel comparable à la découverte de l’écriture et à l’invention de l’imprimerie. Historiquement, chacune de ces révolutions a eu un impact majeur sur l’enseignement. La situation actuelle n’échappe pas à la règle et soulève des interrogations inédites sur les pratiques éducatives. Parmi les pédagogies actives ‘dernier cri’ inspirées par ce nouveau paradigme culturel figurent les MOOCs et les classes inversées.
 
Le MOOC est un cours en ligne massivement ouvert, qui connecte et rassemble des étudiants (mais pas uniquement) qui décident de se former à un domaine de connaissances. On distingue classiquement deux types de MOOCs : les xMOOCs, visant la transmission d’un savoir et les cMOOCs parfois qualifiés d’événements (9) issus d’un processus de co-création du savoir par une communauté d’apprenants. Aujourd’hui les MOOCs composent avec ces deux approches qui tendent à se combiner plutôt qu’à s’opposer.
 
La classe inversée est une démarche pédagogique qui s’appuie sur les nouvelles technologies pour transmettre les éléments de contenu de la matière avant la séance de cours afin de la rendre plus interactive et plus orientée sur la mise en application des connaissances (10). Cette “petite révolution”, comme l’évoque Marcel Lebrun dans son blog, est aussi une piste d’évolution progressive pour tout professeur désireux de centrer son enseignement sur l’étudiant.
 
Engagé dans deux cycles de formations sur ces thématiques, l’IPM a proposé un temps de réflexion visant à mieux saisir le contexte qui a permis l’émergence de ces nouveaux dispositifs. Avant de se lancer dans l’aventure MOOC ou classe inversée, il s’agissait de pouvoir se positionner par rapport à trois questions essentielles : Qui est l’étudiant face à nous ? Que doit-il apprendre ? Quel est le rôle de l’enseignant dans cet apprentissage ?
Le temps d’une après-midi, une trentaine d’enseignants se sont réunis pour aborder ces trois problématiques à travers une séance de formation organisée en “classe inversée”. Les principaux arguments de la littérature sur les implications de cette révolution numérique avaient été rassemblés en un répertoire de dix ressources de formats divers (vidéo d’animation, article de blog, interview, etc.). Avant la séance, chaque participant devait prendre connaissance de deux ressources et les synthétiser. Le jour de la formation, les enseignants se sont retrouvés par groupe afin de résumer ces contenus de manière à construire une carte conceptuelle commune. Cet article propose d’en livrer les principaux éléments.
 
Il se réfère continuellement aux dix ressources qui étaient à disposition des participants et souligne (en italique) les éléments relevés par les cinq groupes d’enseignants qui les ont discutées. La carte conceptuelle élaborée figure en annexe de même que les dix ressources.
 
Qui est l’étudiant face à nous ?

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 Le portrait qui est dressé ici concerne la génération qui fréquente actuellement les auditoires de nos universités, le public cible d’une démarche en classe inversée. Notons cependant que si ces jeunes de 18 à 25 ans sont aussi un public potentiel d’un MOOC, ils ne représentent que 20% des apprenants (9 et 10).

Dans son ouvrage “Petite Poucette”, Michel Serres nous livre un regard bienveillant sur cette nouvelle génération, séparée de la nôtre par des changements dont on ne réalise pas encore toute l’ampleur. Selon le philosophe, les jeunes d’aujourd’hui ne vivent plus dans le même espace (corporel, physique et moral) que la génération qui les a précédés. Plusieurs ruptures peuvent être pointées :
  • Ces jeunes vivent dans un espace qui n’est plus limité par des distances. Ils accèdent aisément à toute personne, à tout lieu, à tout savoir (1 et 2).
  • Leur contact avec la nature est moins physique et pourtant, sensibles aux questions environnementales, ils la pollueront moins (2).
  • Leur entourage humain a changé, en nombre et en variété de religions, langues et cultures (1 et2).
  • Ces jeunes ont des préoccupations éthiques, conscients de vivre dans un monde interconnecté dans lequel rien ne leur est étranger (1).
  • Les outils numériques sont les derniers sur la liste d’une série d’outils qui ont prolongé les capacités des êtes humains. Après l’extension des forces musculaires, des sens, de la maîtrise de la nature et des possibilités opératoires de l’esprit, ces jeunes exploitent naturellement les technologies comme un outil qui augmente leur capacité à penser (7).
  • Leurs langages parlé et écrit évoluent a un rythme beaucoup plus soutenu qu’il n’a évolué auparavant (2).
  • Nombreux métiers pour lesquels ils se préparent n’existent parfois pas encore aujourd’hui. (1 et2).
  • Leurs contacts avec autrui ne résultent plus des appartenances idéologiques, qui structuraient les sociétés passées (sexe, religion, patrie,…) (2).
  • Bien qu’inégaux dans leur capacité à faire un bon usage du numérique, ils sont capables de manipuler plusieurs sources d’information en même temps (2).
  • Dans un rapport plus horizontal que vertical avec la génération précédente, ces jeunes attendent qu’on leur donne une autonomie et un apprentissage plus individualisé (7 et 10).
  • L’enseignant peut dès lors veiller à trouver des dispositifs d’apprentissage qui correspondent aux personnalités des apprenants et les respectent. Les étudiants ne sont pas tous des extravertis collaboratifs, tout comme la classe inversée n’est pas uniquement un lieu de travail en équipe. L’engagement introverti doit être respecté et valorisé. Le temps de la réflexion est nécessaire pour chacun et un moment doit lui être consacré (8).
 
De quel savoir parle-t-on ?

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Avec la culture numérique, le savoir est largement disponible, diffusé et décliné sous des formats multiples (3). De l’article scientifique aux commentaires d’un blog en passant par des leçons filmées sur Youtube et par les ressources de Wikipedia, les accès à un domaine de connaissance sont innombrables. Cette variété dans les modalités d’entrée est intéressante car elle diversifie les points d’accroche avec les connaissances préexistantes (3).
Le cMOOC se base d’ailleurs sur cette idée du savoir comme “patrimoine commun” (9) où la capacité à créer des réseaux est une stratégie essentielle dans le processus de création de connaissances. Par sa communauté d’apprenants, le cMOOC ouvre à un mode de connaissance distribuée qui permet le développement de nouvelles idées et la prise en compte de points de vue différents (9).
Dans un contexte où l’étudiant utilise le même outil pour communiquer sur les réseaux sociaux et pour rechercher de l’information (et qu’il fait souvent ces deux activités simultanément !), une des missions de l’enseignement est d’amener l’étudiant vers le discernement des sources de qualité et vers des savoirs moins superficiels (1). Ce qui importe est donc moins la transmission de savoirs que l’acquisition de compétences à gérer cette masse de savoirs et à les appliquer (10). Leconnectivisme tel que défini par Georges Siemens intègre la complexité de ces défis majeurs pour la connaissance.
Pourrait-on pousser l’argument plus loin encore et concevoir Internet comme une mémoire, un réservoir de connaissances qui dispenserait l’étudiant de mémoriser des savoirs pour se concentrer uniquement sur l’esprit critique et la résolution de problèmes ? Normand Baillargeon ne le pense pas.Un réservoir d’information et de connaissance préalable est le premier outil d’une réflexion critique.Ainsi si l’accent aujourd’hui est mis sur l’idée d’une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine, la première présuppose la seconde (4).
Quel est le rôle de l’enseignant ?
Comme on l’a compris, il ne suffit pas de mettre son cours en ligne pour relever les défis qui se posent aujourd’hui dans les institutions éducatives. La classe inversée nécessite une préparation spécifique, une scénarisation particulière, elle doit s’appuyer sur des modèles pédagogiques appropriés (6). Ainsi, il faut repenser le cours en redéfinissant les aspects les plus propices à être réalisés à distance et ceux qui seront mieux acquis en présence (10). Les activités relevant du “connaître” et du “comprendre” peuvent être organisées en dehors de la classe de manière à considérer l’auditoire comme un lieu propice aux interactions et à la mobilisation de fonctions cognitives plus élevées. Ce face à face avec l’étudiant permet d’instaurer un climat d’écoute et de confiance (5) condition préalable à toute démarche visant à créer, renforcer et renouveler son besoin de savoir (6).

Dans la conception de son dispositif, l’enseignant détermine les objectifs à atteindre mais laisse le choix à l’étudiant quant à la trajectoire pour y parvenir. Pour cela il veille à diversifier les méthodes et les outils utilisés. En amont, il est celui qui pose le cadre et suggère les références. En aval, il est le modérateur et le restructurateur des savoirs mobilisés (10).

Avant d’entrer en classe, sa préoccupation n’est plus centrée sur la connaissance à transmettre mais bien sur l’étudiant en tant que constructeur de son apprentissage. Le temps dégagé permet à l’enseignant d’observer les différents parcours d’apprentissage et de proposer des moments de retour critique.

En somme, l’enseignant change de posture. Expert descendu de son estrade, le voici guide, accompagnateur, coach…(6et en même temps c’est toujours à lui qu’il revient d’évaluer. Dans l’élaboration, l’appropriation et la personnalisation de ce nouveau rôle, l’enseignant aura besoin d’être accompagné et valorisé (10).
 
Ressources vidéos/bibliographiques
 
Dernière modification le mardi, 16 septembre 2014

mardi 30 décembre 2014

Ne constituons pas des ghettos culturels pour riches !

Mise à jour 28 décembre 2014
Bilan, cinq ans après avoir écrit ce papier : une majorité de titres d’informations ont opté pour un modèle mixte, en partie gratuite, en partie payante. Médiapart, Le Monde, Le Figaro, L’Obs, Le Parisien, Libération, Les Echos, L’Equipe… Rares sont ceux qui maintiennent le modèle 100% publicitaire, tels le Huffington Post ou Slate.
Parallèlement, se sont développés Google News et Facebook qui sont devenus des distributeurs majeurs de l’information, opérant des hiérarchies fondées sur des critères purement économiques,accentuant les biais dramatiques et émotionnels
Ce que je redoutais s’est donc produit : l’aggravation des inégalités d’accès à l’information. Aux instruits, la presse payante de qualité, aux moins instruits (qui ne mesurent pas la valeur d’une bonne information), “l’entertainement” et la rumeur
Il est temps que la puissance publique remette de l’ordre dans la maison et limite ses subventions aux titres qui se coupent du plus grand nombre en instaurant un accès payant. Et réinvestisse cette manne publique dans des services d’information de qualité accessibles à tous…
Edwy Plenel se félicite du succès de Médiapart, consécutif aux révélations de l’affaire Woerth. Le site payant d’information a recruté plus de 5000 nouveaux abonnés en quelques semaines, se rapprochant du seuil de rentabilité. Une victoire de la démocratie ? Oui et non…
Dans une interview donnée à frenchweb , Edwy Plenel revient sur l’origine de son choix de business fondé entièrement sur l’abonnement. Il arbore le sourire et la bonne humeur de celui qui a eu raison contre tous (“nous étions les seuls au monde”) en défendant un modèle de presse en ligne payant.
Au cours de l’interview, il s’exprime longuement sur ses “amis de Rue89” (à 9:18 mn dans la vidéo), qu’il amoche pourtant assez sérieusement sur le fond.

“Qu’est-ce qui fait la rentabilité de TF1, de RTL et Europe 1, c’est pas l’information, c’est le divertissement . Il peut y avoir de très bonnes rédactions, mais la rentabilité elle est venue de quoi. la pub c’est les grosses têtes, la pub c’est la télé-réalité, la pub c’est la Star-Academy, c’est pas l’info qui amène la pub.
Donc mon doute sur le pari de mes amis de Rue89, c’est que si ils veulent gagner leur pari qui est une logique d’audience, avec des recettes publicitaires fortes, cela aura une incidence sur leurs pratiques journalistiques. Il faudra qu’ils fassent des papiers plus people, plus superficiels, plus accrocheurs, plus de buzz. Nous on fait des papiers raides, longs, durables, forts, lourds. On ne fait pas que Karachi ou Béttencourt.”
Ce passage est tout à fait éclairant de la philosophie profonde d’Edwy Plenel sur l’information, mais aussi sur la culture et l’éducation en général. Il se situe assez loin de ma manière de concevoir non seulement mon métier de journaliste, mais aussi mon devoir de citoyen.
PLENEL A LES MAINS PROPRES, MAIS IL NA PAS DE MAINS
J’ai envie de paraphraser Charles Péguy critiquant le rigorisme de l’impératif kantien pour émettre quelques objections au propos du grand Edwy Plenel. Je dis cela sans ironie, j’ai beaucoup d’admiration personnelle pour le journaliste, pour sa rigueur intellectuelle, ses qualités professionnelles, son engagement et son courage.
Péguy critiquait la raideur de Kant qui prétendait qu’un bon citoyen devait obéir coûte que coûte à la loi morale et notamment au principe supérieur de vérité. Ainsi, quand bien même un mensonge pourrait sauver un innocent, il faudrait s’en abstenir pour rester conforme à ce principe supérieur de vérité. D’où l’absence de mains de celui qui abandonne le malheureux à son sort. Discussion philosophique abstraite qui prendra une autre résonance avec la seconde guerre mondiale…
Quel rapport avec Plenel ? Ce même rigorisme par rapport au principe de vérité, dans le devoir d’information. Ce respect sacré des faits, du vrai au détriment du reste. Il y a du Kant chez Plenel : une construction mentale impeccable, un véritable système de pensée cohérent et implacable. Et en même temps un certain manque d’humanité, ou en tout cas de psychologie.
LES HOMMES SONT PLURIELS, LA PRESSE AUSSI
Pour Edwy Plenel, qui est représentatif d’une certaine vision de l’information, le seul rôle de la presse semble être celui d’informer. Je conteste ce point de vue non seulement aujourd’hui mais aussi dans son rapport à l’Histoire que je n’ai pas enseignée mais étudiée avec un grand spécialiste
Informer, divertir, servir, relier… voilà les quatre principaux besoins auxquels répond la presse depuis l’origine.
1-Informer avant tout bien sûr, former les opinions éclairées du citoyen votant, cœur de la légitimité démocratique de la presse. Mais s’arrêter à cela, c’est passer à côté de la psychologie humaine.
2-Divertir. Le divertissement a toujours été un des motifs forts de lecture et d’achat de la presse. Depuis la relation des événements de la Cour au peuple via la Gazette de Théophraste Renaudot au 17e s qui l’amusaient beaucoup, jusqu’aux faits divers sanglants qui ont fait le succès de La Presse d’Emile Girardin au 19es. En passant par les mots croisés, rébus, cartoons et autre friandises divertissantes du Monde.
D’ailleurs ce distingo entre information est très délicat. Quand finit l’information et quand commence le divertissement ? On le voit bien aujourd’hui avec une scénarisation de plus en plus forte de l’information politique qui tend à rapprocher la première du second, alors même que la thématique reste “noble”. Raphaelle Bacqué, avec tout le talent d’écriture qui est le sien en est l’une des plus éminentes représentantes. Qui décide de l’information noble et sur quels critères ? On le sent en filigrane chez Edwy, le seul critère qui vaille est cette capacité à éclairer le choix politique, j’y reviendrai plus loin.
3-Rendre service : ce sont les informations pratiques, les heures d’ouverture de la crèche, les adresses des services publics, les informations concernant les travaux sur la rocade… Bref, ce qui constitue l’un des plus forts ciment de la presse régionale vis à vis de ses lecteurs.
4- Créer du lien social : le journal est ce prétexte à discussion, cette occasion de débattre, échanger des idées, rencontrer l’altérité dans l’échange et la confrontation d’informations lues dans le canard. Les infos sont en ce sens une sorte de carburant social de premier ordre, remplacé depuis longtemps par la télévision, elle-même concurrencée aujourd’hui par Internet. D’ailleurs Edwy a pour le coup bien intégré cette dimension via la plateforme communautaire de blogs de Médiapart.
LA RENTABILITE DES JOURNAUX N’EST JAMAIS VENUE DE L’INFO
Ma conviction est que l’information citoyenne n’ a jamais justifié à elle seule ni la lecture, ni a fortiori l’achat d’un journal. C’est ce “mix produit” des quatre critères évoqués ci-dessus, comme on dit chez les marketeux, qui l’expliquait et l’explique toujours.
Il y a chez Edwy Plenel un biais égocentré dans sa conception de l’information et la culture. Il projette sur la majorité ses propres goûts, alors qu’elle ne représente qu’une conception élitiste. En réussissant à atteindre ses 60 000 abonnés, ce que je lui souhaite, Edwy aura réussi l’incroyable pari, encore plus impressionnant sous cet angle, d’attirer à lui lune bonne partie des élites intellectuelles de France. Je ne parle pas des cadres supérieurs ou chefs d’entreprise, mais plutôt des clercs : professeurs, universitaires, chercheurs, artistes, écrivains… la société de l’intelligencequi représente finalement pas mal de monde dans la mesure où elle englobe l’Education nationale, mais n’est qu’une portion minoritaire des Français.
UN “GHETTO” CULTUREL DE RICHES
Voilà la grande crainte que je ressens vis à vis de Médiapart et autre Arrêts sur images. La constitution d’enclaves culturelles privées réservées à une élite sociale, celle ayant un certain niveau socio-culturel initial. A la “masse bêlante”, les programmes plus ou moins abêtissants de la Star Ac ou de la télé-réalité décriés ci-dessus.
Non pas que j’en rende Edwy Plenel ou Daniel Schneidermann responsables, naturellement. Les deux défendent un projet de qualité avec passion et j’admire leur ténacité, leur abnégation, leur courage. Mais je m’interroge sur le résultat de pareilles fuites des cerveaux à échelle globale.  Le problème est bien d’ordre politique et économique. Avec un abandon progressif des missions de service public, en particulier l’école, sous l’effet conjugué d’une crise économique, d’une mondialisation dé-régulée et d’une politique nationale clientéliste et injuste.
Mais en se retirant des organes subventionnés par nous autres citoyens et sinon gratuits – du moins plus ou moins “indolores” car financés par l’impôt, Edwy et Daniel ne nous rendent pas un grand service. Ils réduisent la portée de leurs médias payants aux seuls instruits capables de saisir la valeur d’une information payante de qualité.
Ils accentuent ainsi, indirectement les inégalités socio-culturelles.
medias pédagogues ?
medias pédagogues ?
DU ROLE PEDAGOGIQUE DE LA PRESSE
Notre société se tourne de plus en plus vers le divertissement, vers le léger (dont le LOLest une incarnation), vers le plaisir. Pour plein de raisons éducatives, économiques, psychologiques que je détaillerai un autre jour. Mais de fait, la société des jeunes lecteurs a changé et modifie de façon très forte le fameux “mix produit” nécessaire pour vendre.
Un peu plus de divertissement et de superficiel que de sens, par rapport à nos aînés, la génération d’Edwy. On peut le déplorer c’est vrai, je ne me réjouis pas de voir des émissions débilitantes envahir complètement nos vies, à commencer par les séries américaines au scénario industriel, programmes d’une pauvreté affligeante qui colonisent tout l’espace culturel de nos médias audiovisuels.
Mais si je suis sûr d’une chose, c’est que la création et le succès économique de Médiapart et Arrêt sur images n’y changera rien. Edwy Plenel semble vraiment croire à la contagion positive de son modèle : “en pariant sur une réussite qui serait chimiquement pure qui aiderait toute la profession, tous les producteurs d’information sur le net et qui aiderait profondément le journalisme dans un moment de crise, c’est de montrer qu’on peut arriver en trois ans, à faire un journal indépendant, sans publicité, avec plus d’une trentaine de salariés, qui arrivent à l’équilibre”.
C’est assez naïf. Quand les deux auront fait les fonds de tiroirs des élites intello, il ne restera plus grand nombre de lecteurs cultivés à se mettre sous la dent. Et de toutes façons, le frein le plus puissant reste celui de l’éducation et du capital culturel.
Moi j’ai une autre méthode qui se résume à cette fameuse phrase : “il faut être dans l’avion pour le détourner”. C’est le principe de la pédagogie : s’adapter à son élève pour le faire progresser. Faut-il adapter Marivaux en langage “djeun’s” pour intéresser les banlieues ? Et bien soit ! Ce sera moins noble, moins beau, il y aura un peu de dégradation du message initial c’est vrai, mais au moins passera-t-il.
Ca marchera beaucoup mieux et au final, on “boostera le ROI culturel”. Je sais que deux écoles de pédagogie s’affrontent là, entre ceux qui ne veulent pas édulcorer le contenu pour maintenir une stricte équité de l’offre et ceux comme moi, estimant qu’il est urgent de mettre en place desapproches différenciées, pragmatiques.
Accommoder le sens à la sauce plaisir, voilà mon pari à moi. Les lecteurs populaires ne viendront pas tout seuls, il va falloir les chercher. Il ne s’agit pas d’accuser les nouveaux médias qui s’attachent à faire leur travail le mieux possible. Le premier facteur de l’inégalité  culturelle qui se creuse reste le pouvoir politique à travers l’échec scolaire et socio-économique.  Mon messageconsiste juste à les inviter peut-être à tendre davantage l’oreille et la main en direction de ces nouveaux publics qui s’éloignent d’eux, sans comprendre qu’ils passent à côté d’une grande richesse. A faire peut-être un peu de compromis, sans dénaturer ni galvauder leur travail, afin de vulgariser et rendre accessible leurs contenus. Ce que fait bien Slate.fr (j’espère n’avoir pas invoqué le diable).
Il en va beaucoup plus que de la survie de la presse. Il en va de la cohésion sociale, de l’harmonie démocratique. Pour éviter de creuser encore davantage ce fossé culturel et ce mépris perceptible de ceux qui savent, qui consomment la bonne information, la bonne culture vis à vis des millions de “beaufs”.
Cyrille Frank aka Cyceron
Crédit photo via Flick’r @ aaronescobar et et @raisinsawdust