mardi 6 janvier 2015

Comment bien utiliser Twitter pour une entreprise ?


Utiliser Twitter pour une Entreprise
Comment utiliser intelligemment Twitter quand on est une entreprise ?

8 Français sur 10 seraient inscrits sur au moins un réseau social, c’est ce que révèle une étude Ipsos réalisée en décembre 2014 et publiée sur le journal en ligne Les infostratèges. Ce phénomène conduit les entreprises à utiliser de plus en plus Twitter, Facebook ou encore Instagram, pour être plus proches de leurs clients. Cependant, ces médias sociaux ne sont pas aussi simples à maîtriser qu’on le pense.

Voici les principaux conseils pour bien utiliser Twitter en tant qu'entreprise et devenir un professionnel afin de séduire les 5 millions de Français actifs sur ce réseau social.

1. Soignez votre profil d'entreprise sur Twitter

Vous venez de créer un site e-commerce ? Alors l’inscription sur les réseaux sociaux est une étape essentielle pour communiquer avec vos clients. Il est donc important de savoir utiliser Twitter pour une entreprise.

Après avoir créé votre compte Twitter, apprenez à soigner votre biographie. Vous disposez de 140 caractères pour expliquer l’intérêt de votre entreprise. Soyez clair et efficace. Un simple slogan suffit pour attirer votre clientèle sur votre compte Twitter, comme Adidas a su le faire : « Adidas is #allin ».

2. Établissez une stratégie pour interagir avec les clients

Utilisez votre compte Twitter pour promouvoir votre entreprise. Il faut savoir s'en servir de manière intelligente pour être proche de vos clients à tout moment. Si votre entreprise est importante, n’hésitez pas à créer plusieurs comptes Twitter pour différencier le côté commercial et assistance auprès du client. Celui-ci sait alors où se diriger pour vous contacter directement en cas de conseils.

Interagir avec vos clients est la clé du succès. N’hésitez pas à leur répondre directement s’ils ont des questions. Publiez également des images ou des vidéos sur votre compte Twitter. Plus vos tweets sont variés, plus les utilisateurs voudront visiter votre site web.

Lorsque vous choisissez votre hébergeur, choisissez une plateforme avec un espace média sociaux. Cette offre pour professionnel présente notamment sur 1&1 vous permet de gérer depuis votre site professionnel l’ensemble de vos publications (dont celles Facebook et Twitter) sans avoir à changer d’interface. Cette mesure vous simplifiera la tâche pour établir un lien direct avec vos clients et gérer votre e-réputation.

Bien utiliser Twitter pour une entreprise
Quelques conseils simples pour bien utiliser Twitter en tant qu'entreprise

3. Maîtrisez les codes d'utilisation de Twitter

Publier des photos ou des vidéos pour promouvoir votre entreprise ne suffit pas pour vous faire connaître sur Twitter. Il faut également maîtriser les codes du réseau social. Connaissez-vous les retweets ou les hashtags ?

Sachez utiliser votre compte Twitter d'entreprise pour être le plus visible possible. Voici une liste des codes Twitter à connaître absolument pour séduire les Français abonnés sur le réseau social :
  • Les retweets ou #RT : Vous partagez un tweet que vous aimez en utilisant la fonction retweet. Le tweet apparaît donc sur votre page. Utilisez cette fonction de manière judicieuse et n’en abusez pas, vos clients pourraient se perdre. Retweetez les messages qui parlent de votre entreprise sur Twitter par exemple.
  • Les favoris : Les tweets favoris sont similaires aux retweets et sont représentés par une petite étoile. Ceux-ci sont classés dans une rubrique à part sur votre compte. Placez en favoris des tweets qui parlent en bien de votre entreprise, cela prouve que vous lisez vos followers régulièrement et que vous établissez une relation de proximité avec vos potentiels clients.
  • Les listes : avec les listes, vous ciblez des membres en particulier selon leurs centres d’intérêt par exemple. Si vous organisez une conférence, créez une liste pour réunir les membres de Twitter susceptibles de s’intéresser à votre entreprise. C’est un moyen de montrer que vous accordez de l’importance à ces personnes.
  • les hashtags ou # : les hashtags (ou mots-dièse : #) sont essentiels lorsque vous publiez un tweet. Ils permettent une meilleure visibilité car ils sont plus faciles à rechercher. Apprenez à utiliser les hashtags les plus recherchés du moment sur Twitter pour que votre entreprise soit présente de nombreuses fois sur le réseau social. Tous les vendredis, utilisez le hashtag FollowFriday (ou #FF) pour recommander à vos followers de suivre les comptes Twitter qui vous tiennent à cœur. Grâce au FollowFriday, vous vous faites remarquer et gagnez en popularité.

dimanche 4 janvier 2015

« LE DIGITAL LABOR EST CONÇU POUR NE PAS AVOIR L’APPARENCE D’UN TRAVAIL »

L’exploitation du moindre clic par l’industrie numérique. Entretien avec Antonio Casilli

Surfer, naviguer, explorer – le temps passé par chacun d’entre nous sur Internet semble surtout relever de la découverte, du loisir et du fun. Pourtant, l’apparente générosité des entreprises du web, pourvoyeuses de contenus et d’outils dédiés à la convivialité, s’accompagne de bénéfices records et d’un marketing agressif. Ces nouvelles industries ont en effet réussi à valoriser le moindre de nos gestes sur la toile, et c’est le travail volontaire des internautes eux-mêmes qui concourt à l’optimisation continue de ces services… le tout sans rémunération.

Comment est-on parvenu à faire travailler les gens, à exploiter leur temps de travail et leur ingéniosité, sans débourser le moindre salaire ? Comment lutter contre ce nouveau type d’exploitation ? En nommant le digital labor, un nouveau champ critique apparaît, dont Antonio Casilli1, maître de conférences à l’Institut Mines Telecom, est l’un des représentants.

Propos recueillis par  Xavier Bonnefond et Judith Chouraqui



Qu’est-ce que le digital labor ?
Je vais essayer de définir le digital labor d’abord par ce qu’il n’est pas, pour mieux expliquer ce qu’il est. Jusqu’en 2008-2009, à chaque fois qu’on posait la question du travail dans le numérique, on répondait en termes de figures professionnelles appartenant à un secteur économique en particulier. On pensait en premier lieu aux salariés des industries numériques innovantes, ou à certains travailleurs très spécialisés, qui vivaient dans une situation de privilège relatif (contrats et rémunérations) et qui se définissaient comme classe créative (ingénieurs, développeurs, webdesigners, etc.). Certes, l’émergence de ces professions est une donnée pour cerner l’impact du numérique sur le monde du travail. Cependant, en se concentrant uniquement sur cet aspect, on produit une vision idyllique, oubliant les conflits et les dynamiques de précarité qui s’installent dans un champ social beaucoup plus large. Le digital labor ne concerne donc pas le travail de ces professions innovantes.
Autre point important, à souligner d’entrée : cette notion ne s’attache pas non plus au travail des personnes liées à la fabrication industrielle des dispositifs numériques – il n’est pas question des travailleurs qui fabriquent les iPads par exemple. Il serait réducteur de se concentrer uniquement sur le travail dans lessweatshops2, installés dans des pays tiers, dans la mesure où, finalement, le numérique n’y joue qu’un rôle infime. Ce cadre relève plutôt de l’exploitation industrielle classique, sur lequel nous avons déjà, malheureusement, trois siècles de réflexion et d’étude.
Maintenant qu’on cerne mieux ce que n’est pas le digital labor, on peut en tenter une définition positive : c’est l’ensemble des activités des usagers lambda des plates-formes sociales, des sites web et des applications mobiles. Cela concerne non seulement la publication de contenus générés par les utilisateurs (des photos, des vidéos, des textes), mais aussi toute forme de jeu, de navigation, de bavardage en ligne qui ne serait pas reconnaissable formellement en tant que travail, et qui pourtant produit de la valeur pour les entreprises qui en profitent, presque toujours en dehors de cadres juridiques existants. Il s’agit, d’emblée, d’un travail informel, non spécialisé, d’un type nouveau qu’on n’arrivait pas à reconnaître auparavant. En effet, on a plutôt d’abord insisté sur des comportements prosociaux du Web, comme la participation, le partage et le don. On s’est concentré sur les amateurs passionnés, les « fans », animés par un besoin de mettre en commun au sein de communautés exemplaires de l’intelligence des foules.
Au milieu des années 1990, beaucoup de chercheurs voyaient le Web comme dominé par des logiques de don et de contre-don. On croyait y déceler une forme de prestation totale, caractéristique des sociétés dites archaïques. Cependant, cette approche a tendance à masquer la captation de valeur par les entreprises, par le monde du capitalisme en réseau qui compte sur la générosité des utilisateurs et leur envie de participation. On occulte donc, derrière l’envie de contribution, une forme de paupérisation de tout un ensemble de producteurs non rémunérés.
Le digital labor désigne donc des activités partagées, non spécialisées, quotidiennes, et qui concernent surtout les usagers des technologies de l’information et de la communication. Circonscrire le champ d’études n’est pas simple, car, depuis vingt ans, le débat intellectuel et la recherche universitaire ont été caractérisés par des postures qui n’avaient rien à voir avec l’objet dudigital labor.
Le simple fait de reconnaître ces activités comme travaillées est problématique, parce que si l’on demande aux usagers eux-mêmes, ceux-ci n’ont généralement pas tendance à considérer ces activités comme du travail. Ils les associent plutôt au plaisir et aux activités de la vie ordinaire. Il est en effet difficile de se dire qu’on travaille lorsqu’on met à jour son profil Facebook, lorsqu’on clique sur le résultat d’une recherche Google ou qu’on tague des amis sur les photos d’une fête. C’est donc un travail qui ne dit pas son nom, et qui ne se reconnaît pas en tant que tel3.

Pour quelle raison parle-t-on alors toujours de travail ?
Tout d’abord parce que c’est une activité qui produit bien de la valeur. Ensuite parce qu’elle est soumise à un ensemble d’injonctions à la participation. En effet, une fois que vous êtes inscrit sur une plate-forme sociale, il est aujourd’hui difficile de vous en passer. La pression commerciale pour adopter une certaine plate-forme, ou celle qu’exercent sur vous vos pairs (ce qu’on appelle parfois la FOMO, la Fear of Missing out, la peur de manquer un événement social ou culturel), constituent autant de contraintes réelles qui conditionnent les usages. De plus, nous sommes désormais face à une activité qui peut être mesurée, soumise à tout un ensemble de métriques de performance (dont les métriques d’attention, de réputation, de calcul des « amis » ou de retweetage), à une mesure du temps passé sur telle plate-forme, exactement comme les activités travaillées plus classiques. Ces métriques sont ensuite utilisées pour créer des hiérarchies à l’intérieur des services. Ou alors, et ceci soulève tout un autre ensemble de questions, elles sont employées pour automatiser les tâches plus complexes et remplacer progressivement les opérateurs humains, les utilisateurs, par des opérateurs logiciels, les bots.
Un autre point essentiel concerne la précarisation de l’usager, le digital laborerlui-même, car son travail n’est pas reconnu en tant que tel. On a pu voir émerger un certain nombre de revendications, comme celles des journalistes du Huffington Post ou d’autres sites web qui refusent régulièrement de rémunérer les blogueurs, ou des recours en justice pour faire reconnaître que cette valeur mérite rémunération.
On peut articuler cela avec une précarité qui préexiste à l’émergence d’internet, comme dans les plates-formes de micro-travail, dont l’exemple le plus visible est l’Amazon Mechanical Turk4 (AMT), présentée comme unmarketplace fondé sur un principe simple d’atomisation des tâches. Toute personne inscrite sur ce service peut y réaliser des tâches simples, appeléesHits (Human Intelligence Tasks). Ces dernières ne peuvent en général pas être réalisées par des intelligences artificielles  – c’est le cas, par exemple pour la création d’une playlist ou la reconnaissance du visage d’êtres humains.
Ce travail permet non seulement d’entraîner les intelligences artificielles, actuellement inadaptées à ce type de tâches, mais aussi de faire gagner un peu d’argent aux travailleurs en réalisant des actions complètement indissociables des activités ordinaires de navigation et de sociabilisation en ligne. Les membres d’AMT ne font en effet que cliquer, visionner, commenter, comme à n’importe quel autre moment de leur vie connectée… C’est aussi à cause de cela que le digital labor n’est pas reconnu comme un travail véritable par les usagers : parce que son exploitation est fondée sur la production industrielle de la méconnaissance de sa nature de tâche productive. Le système est conçu pour ne pas avoir l’apparence d’un travail. Cet exemple montre bien, je crois, ce qu’il en est de la banalisation totale et de la déspécialisation du travail en ligne.
the-turk-via-wikipedia

Pour revenir à des activités travaillées non reconnues comme telles et non rémunérées, comme les clics sur le résultat d’une recherche, le temps passé sur certaines pages ou le fait de simplement « liker », où se situe la matérialité de la valeur produite ?
Toutes les activités que vous citez créent des métadonnées5, et par là produisent des métriques sur le comportement en ligne. Cela suffit à donner une valeur à la plupart des gestes réalisés, car ces analyses vont servir à augmenter le rendement du service en question, en optimisant les recherches sur Google, en adaptant les prestations de services en ligne en fonction de l’affluence dans le temps ou dans l’espace, etc. Par ailleurs, elles apportent une contribution à l’amélioration des algorithmes, qui nécessite une masse critique de contributeurs. Pour donner un exemple, l’algorithme de détection des spams de Gmail ne peut fonctionner que dans la mesure où un nombre important de personnes désignent un mail comme indésirable. Enfin, ces activités aident à circonscrire des segments de marché : chaque clic fait en sorte que le service qui nous trace (comme une application publicitaire installée sur un site) améliore le ciblage publicitaire.

Dans quelle mesure ce bien est-il matériel ?
Il est matériel parce que le numérique est matériel. Nous n’avons pas affaire à un monde désincarné, à un empyrée immatériel. Notre quotidien connecté est tangible, mais médié par les technologies de l’information et de la communication. Et le digital labor est matériel pour l’usager qui le réalise, en termes de temps travaillé, et de dispositifs nécessaires à son exécution, d’espaces de vie à aménager pour prendre en compte ses usages.

Ou bien, tout simplement, la valeur matérielle du digital labor se concrétise dans le fait qu’une publicité mieux ciblée va permettre de mieux vendre tel produit…
En quelque sorte, mais il faut lever un malentendu sur la publicité en ligne. On s’imagine souvent qu’elle n’est qu’une version dématérialisée de l’affiche dans la rue. Cette dernière envahit peut-être votre champ visuel, mais elle ne fait que ça ; alors que la publicité de votre profil Facebook, par exemple, vous trace. C’est parce que vous avez été tracé que Facebook vous propose une publicité pour un vélo ou une couche-culotte. Mais la cohérence du dispositif va au-delà, puisque le fait de cliquer ou non sur cette publicité fournit encore de nouvelles informations. Si vous cliquez, c’est que vous êtes intéressé, attiré par ce produit, et on se servira de cette information pour mieux vous cibler dans le futur sur la base de vos préférences révélées. Si vous ne cliquez pas, il y a de fortes chances que vous ayez déjà acheté un vélo, et cette information peut à son tour être employée pour déterminer votre niveau de revenu, vos habitudes de dépenses.

Dans les études sur le digital labor, on aborde souvent la question du rapport entre exploitation et aliénation. Dans le travail industriel classique, on constate que ces deux termes sont indissociables l’un de l’autre. Qu’en est-il de cette dialectique dans le cas du digital labor ?
Ici, le rapport entre exploitation et aliénation est plus problématique, car on en revient à la question de la perception des utilisateurs, qui se sentent en général très heureux et peu – ou pas – aliénés. Cela montre en quoi cette question est généralement mal posée, parce que, depuis une centaine d’années, le problème de l’aliénation est ramené à celui du bonheur : on s’imagine qu’être aliéné serait équivalent à être malheureux. Or, l’aliénation, terme marxien, n’est pas synonyme de malheur.
L’aliénation est le détachement de l’homme du fruit de son travail et, sur un plan plus abstrait, la séparation de l’homme de son essence de producteur. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, on a assisté à une dérive sémantique du terme « aliénation », qui s’est progressivement psychologisé. Une responsabilité importante en incombe à des penseurs comme Baudrillard, selon lesquels on ne peut pas détacher l’élément productif, matériel, de l’élément culturel et symbolique. Par conséquent, dans cette optique, vivre dans un environnement spectaculaire (au sens de Guy Debord, c’est-à-dire, pour faire vite, où la subjectivité et la sensation sont toujours médiatisées par un dispositif de pouvoir et de marchandisation) conduit l’aliénation à se réduire à un état psychologique.
En revanche, si l’on se concentre sur l’analyse marxienne, l’exploitation demeure très liée à la notion d’efficacité productive. Autrement dit, combien d’effort devons-nous déployer pour produire un résultat donné ? Cela vaut aussi bien pour l’extraction de matières premières que pour le traitement de l’information. Lorsque vous identifiez quelqu’un sur une photo en la taguant, la valeur produite en termes de données personnelles fournies aux bases de données propriétaires, ou bien en termes d’amélioration des algorithmes de reconnaissance faciale, même si elle est faible dans l’absolu, est très grande relativement à l’effort que ça requiert.
Le sociologue Eran Fisher6 constate sur ce point que les régimes de production pré-internet étaient caractérisés par un faible niveau d’exploitation et un haut niveau d’aliénation, ce qui veut dire qu’on travaillait beaucoup pour produire peu de valeur, tandis qu’il fallait détacher un grand nombre de personnes du fruit de leur travail, et pendant longtemps.
Au contraire, dans le contexte actuel, c’est l’inverse qui se produit : on a un haut niveau d’exploitation pour un faible niveau d’aliénation. Et ce faible niveau d’aliénation vient du fait qu’on va chercher la valeur là où elle est réellement produite, c’est-à-dire dans les sociabilités ordinaires des utilisateurs d’Internet et des technologies sœurs qui les nourrissent. Le simple fait de s’inscrire à un groupe Facebook, par exemple, permet d’associer l’intérêt pour un produit (groupe de musique, Nutella, etc.) à des données géographiques ou socio-culturelles. Ces sociabilités deviennent donc le siège réel de la création de la valeur, et ce, grâce au travail cognitif, médiatisé par les nouvelles techniques d’information et de communication, qui est une mise à profit des communautés vivantes.

Il y a donc identité entre les usagers d’Internet et leur produit, le fruit de leur travail ; il suffit d’exister sur le web pour produire de la valeur. Cette identification est le contraire de l’aliénation…
C’est toute la différence entre poster un selfie sur un réseau social et produire un composant d’une Ford, qui ne représente pas l’ouvrier qui le fabrique particulièrement !
Airline

Pour en revenir à l’aspect « exploitation », il existe des calculs visant à montrer que chaque utilisateur a rapporté 120 dollars à Facebook l’an passé. Or ces mêmes utilisateurs seraient sans doute prêts à payer effectivement cette somme pour avoir le droit d’utiliser les services de la société. Ce raisonnement tient-il debout ?
Si l’on se concentre sur la simple monétisation du produit (le clic, la connexion ou le remplissage d’un formulaire par exemple), celle-ci reste effectivement faible. Mais se limiter à ceci serait erroné, et ferait le jeu des capitalistes du numérique, qui cherchent à ne pas payer le vrai prix des données personnelles extraites de leurs utilisateurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’à mon sens, jouer la carte de la rémunération, des micro-paiements pour céder des données, revient à établir un marché de dupes pour le digital laborer. Cet élément monétaire ne représente pas la valeur effective du produit, qui est également contenue par la valeur même de sa mise en réseau, par les effets de résonance. Il y a des externalités positives (c’est-à-dire des « effets secondaires » positifs) qui proviennent du fait même de participer à un réseau, lequel peut par exemple stimuler d’autres personnes, etc.
Pierre Bellanger, dans sa contribution à la consultation récente du Conseil d’État, précise que la valeur effective d’une donnée personnelle croît de manière exponentielle pour chaque nouvel utilisateur qui s’ajoute à un réseau numérique. En adaptant la loi de Metcalfe à l’économie des informations personnelles, il déclare que cette valeur est en fait « proportionnelle au carré du nombre de données auxquelles elle est reliée »7. Si, par hypothèse, mon profil rapportait vraiment 120 dollars à Facebook, le prochain utilisateur qui se connecterait à ce service, lui, en rapporterait 145, et le suivant 170, et ainsi de suite…
Vous voyez donc pourquoi il faut être toujours extrêmement méfiant vis-à-vis du type de chiffres que vous citez : elles dissimulent les rendements croissants des entreprises du numérique. Et cela rend très malaisé de creuser dans la voie de ceux qui prônent une rémunération de chacun de nos clics. D’autant plus qu’ils ne constituent pas un front unitaire.  On a deux écoles. D’abord celle tenue par Jaron Lanier, pionnier des réalités virtuelles à la fin des années 1980, devenu depuis une espèce de « gourou-Cassandre » d’internet. Il a récemment écrit un livre intitulé Who owns the future?, au sujet de la protection des données privées, dans lequel il s’écarte totalement de l’habituel « droit à la vie privée » pour préférer un système de droits commerciaux, de micro-royalties à chaque fois que les données produites par un utilisateur sont mises à profit par un service en ligne. Or un rapport du Conseil national du numérique français, publié en juin 2014, conclut que les montants de ces micro-royalties, à part pour une minorité d’artistes et de personnes connues, seraient complètement anecdotiques8.
Allons même plus loin, et supposons qu’on ait la possibilité d’être payé 300 euros par mois pour être un utilisateur de réseaux sociaux et d’applications mobiles. La cagnotte est appréciable, mais qu’en est-il du reste de vos activités travaillées ? Pour quelle raison a-t-on actuellement besoin de ces 300 euros supplémentaires tous les mois ? Parce que le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires a subi une sévère érosion après la dernière crise, et qu’on a constaté un importante montée de la précarité salariale et des inégalités sociales. À trop raisonner en termes de rémunération des utilisateurs d’internet, on reste donc inscrit dans une logique d’emploi, elle-même en crise.
Ma proposition, et c’est la deuxième école, serait plutôt de sortir de la civilisation du travail salarié ; c’est pourquoi je suis plus sensible à l’idée du revenu de base.

Cependant, le revenu de base n’entrave pas les rapports capitalistes. Les données des individus resteront exploitées par les mêmes entreprises…
C’est effectivement l’une des critiques que je partage parfaitement. Le revenu de base n’est pas la solution révolutionnaire, au sens littéral du terme. C’est au contraire une notion fédératrice, aussi bien à gauche que, hélas !, à droite. Pour l’instant, je suis d’accord pour dire que c’est une solution tristement social-démocrate et réformatrice. Mais, étant donné la situation actuelle, caractérisée par une prise de conscience très imparfaite de la nature travaillée de ces activités numériques, je pense que c’est l’idée la plus tactiquement appropriée. Mon travail consiste justement à aider à cette prise de conscience, à préparer un temps plus favorable où l’on pourra proposer une rupture plus nette avec le système actuel.

Ne peut-on pas tout de même imaginer des formes nouvelles de réappropriation, sorte d’équivalent de l’autogestion dans le secteur industriel ? Mais alors, quel serait l’outil de production à se réapproprier ici ? Suffit-il de créer des réseaux sociaux alternatifs ?
Certains proposent des nouvelles formes. Je pense notamment à la P2P Foundation de Michel Bauwens9. On peut aussi citer Trebor Scholz, qui a récemment suggéré la création d’un « coopérativisme des plates-formes »10, où des services innovants fondés sur le numérique prendraient la forme d’entreprises contrôlées démocratiquement et dont la propriété serait partagée entre les digital laborers mêmes.
Mais, à part ces quelques idées prometteuses, au niveau général, plus qu’une réappropriation, c’est une forme de « résistance intérieure » qui est en cours, tout à fait cohérente avec nombre d’autres formes de conflictualité liées au monde du travail et, historiquement, aux mouvements ouvriers des siècles passés. Cela passe par diverses modalités de sabotage, de reprise individuelle, de collectivisation et de détournement.
Un mouvement vers la collectivisation est clairement discernable dans les grandes fuites (leaks) des dernières années, qui sont des manières de libérer des données propriétaires—d’institutions, de multinationales, de groupes de pression politique pour les rendre publiques. Le sabotage, quant à lui, se manifeste par la création de faux profils, par exemple, et donc la production de données qui ne sont pas exploitables par les grandes plates-formes.
Je suis sensible à des formes d’autonomisation des usages numériques, utilisant le chiffrement. Ce crypto-anarchisme se manifeste de manière plus insistante depuis 2013. En revanche, je suis tout à fait méfiant à l’encontre des « réseaux alternatifs » de type Ello, Diaspora. Ceux-ci sont avant tout des start-ups, attendant de devenir le prochain Facebook : elles partagent les mêmes valeurs et le même type d’orientation politique que les grandes entreprises existantes, même quand, depuis Snowden, elles font semblant de respecter l’anonymat et la confidentialité.

Finalement, la captation de valeur à l’œuvre dans le digital labor peut très bien se concevoir dans le monde « réel ». On peut par exemple imaginer une entreprise mettant une salle de sport à disposition d’usagers dont on récupérerait la chaleur produite…
Je tiens à répéter que la dichotomie entre monde réel et monde virtuel n’a pas, et n’a jamais eu, de sens. J’ai consacré les 10 dernières années à démonter ce mythe – et un livre de plus de 300 pages11. Facebook fait partie du monde « réel », autant que votre voiture ou le boulanger où vous achetez votre pain. Si par réel on entend le quotidien, un quotidien idéalisé dans lequel les technologies numériques n’existent pas, il faudrait plutôt parler de monde « non médiatisé ». Toute notre discussion concerne un contexte médiatique : ledigital labor est une forme d’audience labor, notion héritée de la réflexion de Dallas Walker Smythe sur les médias en tant que lieu de production – où les spectateurs ne sont pas des récepteurs passifs, mais des acteurs dotés de capacité d’interpréter, de véhiculer, et de transformer les messages des industries culturelles. Il est extrêmement difficile de transférer ce type d’analyse dans un contexte qu’on imaginerait, de manière un peu romantique, comme non médiatisé.
Ceci dit, tous les contextes sont médiatisés, que ce soit par le langage, l’échange de billets ou l’entremise de pancartes en manifestation. Il s’agit donc de prendre en compte le type de médiatisation utilisé et de trouver une stratégie qui traverse les lignes de tension existant dans ce contexte médiatique. Aujourd’hui, une entreprise n’imaginerait jamais le type de dispositif que vous décrivez, avec une captation de la « force animale », au sens du XVIIIe siècle.
Pour être plus précis, c’est imaginable, mais l’entreprise y ajouterait pour sûr une petite couche de big data, parce que l’ingénieur qui va projeter votre salle de sport se dira « Ce serait idiot de faire ça sans, en plus, capitaliser un ensemble de métriques ». Ces métriques pourront lui apprendre, par exemple, à quel moment de la journée on produit le plus de chaleur, ce qui permettra d’encourager la présence des usagers à certains horaires de la journée pour augmenter le rendement l’entreprise (par exemple en modulant les tarifs). L’entreprise pourra également s’arranger pour optimiser la chaîne logistique ou pour qu’il y ait tout au long de la journée le bon nombre de personnes en train de s’agiter. De nos jours, rares sont les secteurs de production qui se passent de la partie cognitive et data.
Par ailleurs, on assiste à plusieurs transformations brutales dans le monde du travail, non prises en compte par les syndicats. N’importe quel travail matériel est aujourd’hui associé à un ensemble de tâches non matérielles. L’ouvrier est maintenant obligé de passer au lecteur optique des pièces équipées de tags. Le facteur se balade avec un terminal sur lequel vous devez signer avec un stylo optique. La caissière est branchée sur un clavier et un écran. Même les auxiliaires de vie ont des appareils de téléassistance grâce auxquels ils communiquent avec les personnes qu’ils accompagnent. Il y a là un autre enjeu de la reconnaissance des tâches numériques, au sein même du travail traditionnel.
C’est la tâche notamment des syndicats de faire aujourd’hui reconnaître la partie data de ces activités. Il existe des signaux d’une nouvelle orientation, comme un récent rapport de la fédération des syndicats allemands12, qui envisage les choses comme un front commun. Ce que les syndicats ne prennent pas en compte, en revanche, c’est qu’une partie de leur activité se passe sur internet. Je ne comprends pas pourquoi encore aujourd’hui une manifestation se passe seulement dans la rue, et l’utilisation d’Internet est encore limitée à des fonctions spécifiques de communication top-down avec les militants, ou de gestion des rapports avec la presse. Pourquoi ne pas systématiquement coupler une manifestation classique avec un défilé virtuel qui manifesterait de manière organisée sur un réseau13 ?
LavoroZero72


Bibliographie – Pour aller plus loin

- Casilli, Antonio A. et Dominique Cardon (2015) : Qu’est-ce que le digital labor ?, INA, coll. « Études et controverses » (à paraître).
- Scholz, Trebor (2012) : Digital labor, Routledge.
- Fuchs, Christian (2014) : Digital Labour and Karl Marx, Routledge.
- Fisher, Eran (2012) : « How Less Alienation Creates More Exploitation ? Audience Labour on Social Network Sites» triple C – Cognition, Communication, Co-operation, vol. 10, n° 2, http://www.triple-c.at/index.php/tripleC/article/view/392.
- Rey, P. J. (2012) : « Facebook is Not a Factory (But Still Exploits its Users »,Cyborgology, 15 février, thesocietypages.org.
- Scholz, Trebor (2007) : « What the MySpace generation should know about working for free labour » Re-public Re-imagining Democracy, n° 13, numéro spécial « Towards a critique of the social web », 2 décembre, http://www.re-public.gr/en/?p=138.
NOTES :
  1. Antonio Casilli est maître de conférences en Digital Humanities àTelecom ParisTech (Institut Mines Telecom) et chercheur en sociologie au Centre Edgar-Morin (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris). Il est l’auteur de Les liaisons numériques (Ed. du Seuil, 2010) et le co-auteur de Against the Hypothesis of the End of Privacy (Springer, 2014). Il anime le blog de recherche Bodyspacesociety. 
  2. Manufactures, ateliers ou usines où les conditions de travail sont jugées déplorables,souvent destinés à des travaux de sous-traitance de l’industrie textile. 
  3. Il existe néanmoins des tentatives pour aider une prise de conscience de la part des internautes, comme l’expérimentation artistique Wages for Facebook (http://wagesforfacebook.com). 
  4. http://www.humanite.fr/social-eco/tacherons-d-amazon-pour-une-pincee-de-dollars-558027 
  5. Ce sont les « données sur les données ». Par exemple, pour une image : la date de publication, la liste des personnes l’ayant likée, le nom des personnes visibles sur la photo. 
  6. Fisher, Eran (2012) « How Less Alienation Creates More Exploitation? Audience Labour on Social Network Sites ». triple C, vol. 10, n° 2, pp. 171-183. http://www.triple-c.at/index.php/tripleC/article/view/392 
  7. Bellanger, Pierre (2014) Principes et pratiques des données personnelles en réseau, Consultation du Conseil d’État sur les données personnelles.
  8. « Neutralité des plateformes : réunir les conditions d’un environnement numérique ouvert et soutenable », Conseil National du Numérique, http://www.cnnumerique.fr/plateformes/ 
  9. http://p2pfoundation.net/ 
  10. Scholz, Trebor, « Platform Cooperativism vs. the Sharing Economy »,Medium, 5 décembre 2014, https://medium.com/@trebors/platform-cooperativism-vs-the-sharing-economy-2ea737f1b5ad 
  11. Antonio A. Casilli (2010) Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?, Paris, Ed. du Seuil. 
  12. DGB kündigt verstärkten Kampf gegen digitale Billigjobs an :http://www.heise.de/newsticker/meldung/DGB-kuendigt-verstaerkten-Kampf-gegen-digitale-Billigjobs-an-2428167.html. 
  13. Sur les netstrikes, voir Tiziana Terranova:https://snuproject.wordpress.com/2014/10/18/social-network-unionism-and-social-networked-strike-by-tiziana-terranova/
Le site de Jef Klak fait ses premiers pas. Pour toute suggestion ou pour nous aider à repérer les liens cassés, les affichages erratiques et autres coquilles, écrivez-nous à lesite[at]jefklak.org. 

mercredi 31 décembre 2014

10 Tendances de personnaliser l'apprentissage en 2015

10 Tendances de personnaliser l'apprentissage en 2015






2015 est l'année l'accent sera enfin tourner le coin par les organisations dans l'éducation et le monde des affaires pour y arriver: il se agit de l'apprenant. Il ne est pas à propos de l'appelant «un enseignement personnalisé» ou «éducation personnalisée." Ce ne est pas sur la technologie, le programme, ou l'instruction. Il se agit de l'apprenant décisions personnelles d'apprentissage pour son ou elle-même. Il se agit d'enseignant et l'apprenant rôles.
 
Il se agit d'obliger les étudiants «apprenants». Il se agit de transformer le système parce que ce est maintenant le temps de changer le système. Le système actuel est brisé. Il ne fonctionne pas pour la plupart de nos apprenants. Le système actuel de diffusion de contenu et en se concentrant sur ​​la performance à la place de l'apprentissage ne ​​est pas d'apporter des changements positifs pour nos enfants et leur avenir. Donc, nous avons réuni quatre grands concepts qui englobent les 10 tendances que vous verrez un impact apprentissage à partir de cette année à venir: l'apprentissage de la culture, des environnements d'apprentissage, un apprentissage plus approfondi, et Partners in Learning. apprentissage Culture


       
  1. Croyance système
    Culture dans une école et notre compréhension de l'enseignement et de l'apprentissage ne ​​change pas, sauf si nous avons un système de croyance partagée. Tous les intervenants ont un ensemble de croyances autour de l'enseignement et de l'apprentissage mais ils ne peuvent pas se réunir autour d'un système de croyance, ils sont tous d'accord avec. Les écoles doivent commencer avec un système de croyance partagée pour créer le changement. La plupart d'entre nous ne savent sur ​​l'enseignement et l'apprentissage à partir de quand nous sommes allés à travers le système en tant qu'étudiant, où nous avons appris à être conforme et suivre les règles. Il est plus facile de maintenir le statu quo en cours et faire ce que nous sommes habitués à être faire que de changer la façon dont nous enseignons. Le changement est difficile, mais le changement est nécessaire aujourd'hui pour nos enfants et leur avenir. 2015 est l'année. Attendez-vous à voir plus d'histoires sur les systèmes de croyance et le changement se passe dans les écoles.
  2. Fondée sur la compétence
    voies axés sur les compétences (parfois appelés "basé sur les compétences» ou «basée sur la performance") sont une refonte de notre système autour de l'apprentissage de l'éducation où l'échec ne est plus une option . Les apprenants peuvent se déplacer à leur propre rythme, la lecture à un niveau et de travailler sur un badge numérique de mathématiques à un autre niveau. l'éducation des compétences est enracinée dans l'idée que l'éducation est à propos de la maîtrise d'un ensemble de compétences et de connaissances, et pas seulement se déplaçant à travers un programme d'études. Actuellement, 42 États ont adopté des politiques qui donnent écoles différentes façons à accorder un crédit aux apprenants y compris les dérogations des exigences basées sur le temps. En 2015, les écoles seront tenus responsables pour démontrer comment leurs apprenants progressent dans un système axé sur les compétences où le temps est une variable. Nous verrons d'autres études de recherche et de cas autour des systèmes axés sur les compétences de l'enseignant qui se déplacent centrée sur l'apprenant.
  3. Personalized systèmes d'apprentissage auto-durable
    Un système d'apprentissage personnalisé est un changement de culture et un changement de processus que les impacts de la communauté scolaire. Déménagement environnements centrée sur l'apprenant est plus que juste la remise des clés à l'apprenant afin qu'ils conduisent leur propre apprentissage tout de suite. Comme plus d'écoles à construire un système de croyance partagée, plusieurs districts devront soutenir la transformation des environnements centrées sur l'apprenant. Ainsi, le système est auto-durable, il sera important de renforcer les capacités avec votre propre personnel. Tout comme nous voulons que les apprenants sont propriétaires de leur apprentissage, nous voulons que les écoles prennent en charge leur système d'apprentissage personnalisé. Les enseignants sont des apprenants aussi, donc ils auront besoin de soutien de coaching. Les enseignants vont développer Professional Plans d'apprentissage personnel fondé sur des objectifs d'apprentissage développés avec l'enseignant et entraîneur. En 2015, nous allons voir une augmentation dans les plans d'apprentissage professionnelles personnelles avec des programmes de coaching où les écoles utilisent leurs entraîneurs pour soutenir les enseignants dans la construction de systèmes d'apprentissage personnalisés auto-durable. environnements d'apprentissage


  4. Espaces d'apprentissage flexibles
    Le XXIe siècle est un défi vieilles notions d'espaces d'apprentissage. L'idée que les apprenants doivent être assis à des pupitres en rangées devient archaïque. Pourquoi? Parce que le monde est en train de changer. Technologie et le passage à personnaliser l'apprentissage, le travail collaboratif et des projets est de changer la salle de classe. Les enseignants ne ont plus à se lever et offrir «se asseoir et obtenir des" curriculum. Certains peuvent appeler ces espaces Blended Learning, mais ils ont besoin d'être centrée sur l'apprenant pas centré sur l'enseignant. Espaces d'apprentissage flexibles sont conçus pour donner aux apprenants les options d'apprendre afin qu'ils puissent inviter curiosité, la créativité et la collaboration. Des centaines d'enseignants qui ont participé à nos cinq Ws de l'apprentissage personnalisé eCourse ® ont transformé et ont partagé leurs salles de classe. Tous les jours nous obtenons de nouvelles histoires. Donc, en 2015, se attendre photos et vidéos de places d'apprentissage flexibles avec quelques grandes histoires et réflexions sur leurs voyages.
  5. Multi-Age Co-enseignement salles de classe
    salles de classe multi-âge sont quand un ou plusieurs enseignants enseignent plusieurs niveaux d'études. Les écoles ont accueilli les classes multi-âges où il y avait des classes plus petites dans certains grades et ils avaient besoin pour remplir l'espace. Maintenant, puisque nous nous dirigeons vers des systèmes basés sur les compétences, les écoles se rendent compte que le regroupement par âge ne ​​fonctionne pas. Lorsque vous groupe un, deux ou plusieurs niveaux de qualité ensemble, alors il est parfait pour les enseignants de co-enseignent dans une vaste environnement d'apprentissage. Pendant trop longtemps, les enseignants ont travaillé dans l'isolement derrière des portes closes. Que co-enseignement ne est pas seulement ouvrir ces portes, mais il développe une relation professionnelle où deux ou plusieurs enseignants collaborent pour aider les apprenants plus efficacement. Considérez ce qui peut arriver dans ces salles de classe co-enseignement multi-âges où les apprenants sont regroupés souple toute la journée sur la base de l'activité, sous réserve, habitudes de travail, niveau de connaissance indépendante et le contenu. Parfois, les apprenants sont regroupés hétérogène dans l'apprentissage exploratoire en sciences et en études sociales, mais sont regroupées par compétence, la capacité ou les objectifs lorsqu'ils sont impliqués avec les mathématiques ou l'alphabétisation. Ces modèles multi-âge co-enseignement permettent de boucle afin que les apprenants restent avec les mêmes enseignants pour plus d'un an. En 2015, nous verrons modèles de co-enseignement plus multi-âge qui sont ce que KM Découvrez au Pays de Galles, Etats WI sont "intemporelle et gradeless." apprentissage Deeper



  6. Learning (PBL) par projet basée-Interpellation
    L'apprentissage par projet est une forme d'apprentissage fondé sur l'enquête qui est contextuelle, créatif et partagée, où les apprenants collaborer sur des projets qui nécessitent la pensée critique et de la communication. Les apprenants peuvent faire des projets pour démontrer la maîtrise et appliquent ce qu'ils ont appris au sujet d'un problème. Pourtant, il ya une différence entre les projets et les activités qui font d'apprentissage par projet. Un projet que l'enseignant conçue peut avoir tous les apprenants à créer le même produit au lieu de se concentrer sur le processus. Le plus grand potentiel de PBL est qu'il appelle à l'évaluation authentique et présenter ce que vous avez appris à un vrai public. Moyen fondé sur l'enquête encourageants apprenant voix et un choix où ils posent les questions autour de leurs intérêts et ce qu'ils sont passionnés. Lorsque cela se produit, les apprenants sont motivés, engagés et sont propriétaires de leur apprentissage. En 2015, nous allons voir plus de vitrines et des expositions de PBL preuve de maîtrise avec des preuves de l'apprentissage et de réflexions sur le processus.
  7. Apprentissage fondée sur le jeu
    jeu Tenace devrait être l'expérience d'apprentissage dans les premières salles de classe centrale d'apprentissage. Ce est une façon naturelle de l'apprentissage qui favorise la créativité et l'imagination. Mais pourquoi devrait jouer se limiter à seulement classes primaires? Il n'a pas d'importance quel âge nous sommes; nous aimons tous jouer. Ce est là que la technologie et la pédagogie peuvent se croiser. Considérez chaque apprenant dispose d'un apprentissage à dos personnels qui favorise l'apprentissage et stratégies d'enseignement. Le jeu est en fait de l'apprentissage social et émotionnel et comment les gens apprennent dans un contexte social. Lorsque vous jouez, vous pouvez vous mettre au défi dans des tâches significatives qui ont un but. En 2015, nous allons partager la recherche autour de l'apprentissage basé sur le jeu basé sur le jeu et. Nous verrons la recherche qui met l'accent sur ​​la pédagogie autour de jeu et l'utilisation de la technologie basée sur la façon dont on apprend mieux.
  8. Évaluation que l'apprentissage
    d'évaluation que l'apprentissage est où les apprenants suivre leurs progrès et de réfléchir sur leur propre apprentissage. Il est basé sur la recherche sur la façon dont l'apprentissage se fait et se caractérise par le suivi de leur progrès et de faire des ajustements à leur apprentissage à mesure qu'ils apprennent afin qu'ils atteignent compréhension plus profonde. Dans le monde de tests standardisés et les environnements d'enseignants-dirigé, les enseignants ont tendance à être responsable de tout l'apprentissage, pas les apprenants. Lorsque vous déplacez à l'évaluation que l'apprentissage, les types d'évaluations changent. Les apprenants ne sont pas seulement plus responsables de leur apprentissage, ils sont plus responsables car ils surveillent et réfléchir sur leurs progrès. Ce est ce que la personnalisation de l'apprentissage est tout au sujet. Il se agit de méta-apprentissage et apprentissage sur l'apprentissage. En 2015, vous verrez le changement d'évaluation et en adoptant une évaluation plus que des stratégies d'apprentissage. Partners in Learning



  9. Les partenariats entre enseignants et apprenants
    apprentissage personnalisé est tout au sujet de l'établissement de relations. Le partenariat entre l'enseignant et l'apprenant est de comprendre comment ils apprennent le mieux en utilisant l' UDL objectif de l'accès, Engage et express . Les conversations sont tous sur l'apprentissage, leurs intérêts, les aspirations, les espoirs avec leurs forces et les défis un apprenant peut avoir dans leurs plans d'apprentissage personnels. Ce partenariat dit à l'apprenant combien l'enseignant se soucie d'eux, leur apprentissage et leur avenir. 32 États ont commencé à utiliser les plans personnels d'apprentissage (PLP) ou plans d'apprentissage individuels (PAI) avec 21 Etats obligatoire pour une utilisation avec tous les apprenants. En 2015, se attendre à voir plus d'informations et la recherche sur PLP ou PAI passe et de plus en plus le niveau de collège et au lycée.
  10. Avis
    Chaque apprenant peuvent être affectés à au moins un conseiller sur plusieurs années. Un conseiller peut être ne importe quel adulte dans le bâtiment. En fait, chaque apprenant peut avoir plusieurs conseillers qui pourraient inclure un autre apprenant. L'idée autour avis est qu'il doit y avoir un but pour le programme de services consultatifs, et il est important de commencer chaque conseil avec une structure claire. Il ya des avis où il n'y a pas de structure dans un but autre que de rencontrer sur une base régulière. Le cœur de l'avis est la réflexion sur le travail et les objectifs d'apprentissage de l'apprenant se référant à leurs plans d'apprentissage personnels. Il est important d'obtenir des avis à droite et construire ces relations autour d'un objectif sur une base régulière. En 2015, se attendre à voir des exemples et des modèles de programmes consultatifs où les apprenants répondent avec des conseillers de tous les jours et dans certains cas deux fois par jour. Nous allons voir une augmentation dans les programmes consultatifs à travers le pays.

Tout au long de 2015, nous allons prendre chacun de ces tendances et élaborer sur eux dans les futurs postes. Donc se attendre à des postes intéressants autour de chacun de ces concepts émaillé de récits, des exemples et des modèles. Nous encourageons entrée de vous et peut-être peut partager certaines de vos histoires et voyage. Contactez-nous au personalizelearn@gmail.com et de commenter ci-dessous. 
 
Sources ici

MOOC et classe inversée : Les défis pédagogiques posés par l’ère numérique


Article publié par Julie Lecoq, en CC sur le blog est organisé par l’Institut de pédagogie universitaire et des multimédias (IPM) de l’Université catholique de Louvain (Belgique)
On considère aujourd’hui l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies comme un bouleversement culturel comparable à la découverte de l’écriture et à l’invention de l’imprimerie. Historiquement, chacune de ces révolutions a eu un impact majeur sur l’enseignement. La situation actuelle n’échappe pas à la règle et soulève des interrogations inédites sur les pratiques éducatives. Parmi les pédagogies actives ‘dernier cri’ inspirées par ce nouveau paradigme culturel figurent les MOOCs et les classes inversées.
 
Le MOOC est un cours en ligne massivement ouvert, qui connecte et rassemble des étudiants (mais pas uniquement) qui décident de se former à un domaine de connaissances. On distingue classiquement deux types de MOOCs : les xMOOCs, visant la transmission d’un savoir et les cMOOCs parfois qualifiés d’événements (9) issus d’un processus de co-création du savoir par une communauté d’apprenants. Aujourd’hui les MOOCs composent avec ces deux approches qui tendent à se combiner plutôt qu’à s’opposer.
 
La classe inversée est une démarche pédagogique qui s’appuie sur les nouvelles technologies pour transmettre les éléments de contenu de la matière avant la séance de cours afin de la rendre plus interactive et plus orientée sur la mise en application des connaissances (10). Cette “petite révolution”, comme l’évoque Marcel Lebrun dans son blog, est aussi une piste d’évolution progressive pour tout professeur désireux de centrer son enseignement sur l’étudiant.
 
Engagé dans deux cycles de formations sur ces thématiques, l’IPM a proposé un temps de réflexion visant à mieux saisir le contexte qui a permis l’émergence de ces nouveaux dispositifs. Avant de se lancer dans l’aventure MOOC ou classe inversée, il s’agissait de pouvoir se positionner par rapport à trois questions essentielles : Qui est l’étudiant face à nous ? Que doit-il apprendre ? Quel est le rôle de l’enseignant dans cet apprentissage ?
Le temps d’une après-midi, une trentaine d’enseignants se sont réunis pour aborder ces trois problématiques à travers une séance de formation organisée en “classe inversée”. Les principaux arguments de la littérature sur les implications de cette révolution numérique avaient été rassemblés en un répertoire de dix ressources de formats divers (vidéo d’animation, article de blog, interview, etc.). Avant la séance, chaque participant devait prendre connaissance de deux ressources et les synthétiser. Le jour de la formation, les enseignants se sont retrouvés par groupe afin de résumer ces contenus de manière à construire une carte conceptuelle commune. Cet article propose d’en livrer les principaux éléments.
 
Il se réfère continuellement aux dix ressources qui étaient à disposition des participants et souligne (en italique) les éléments relevés par les cinq groupes d’enseignants qui les ont discutées. La carte conceptuelle élaborée figure en annexe de même que les dix ressources.
 
Qui est l’étudiant face à nous ?

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 Le portrait qui est dressé ici concerne la génération qui fréquente actuellement les auditoires de nos universités, le public cible d’une démarche en classe inversée. Notons cependant que si ces jeunes de 18 à 25 ans sont aussi un public potentiel d’un MOOC, ils ne représentent que 20% des apprenants (9 et 10).

Dans son ouvrage “Petite Poucette”, Michel Serres nous livre un regard bienveillant sur cette nouvelle génération, séparée de la nôtre par des changements dont on ne réalise pas encore toute l’ampleur. Selon le philosophe, les jeunes d’aujourd’hui ne vivent plus dans le même espace (corporel, physique et moral) que la génération qui les a précédés. Plusieurs ruptures peuvent être pointées :
  • Ces jeunes vivent dans un espace qui n’est plus limité par des distances. Ils accèdent aisément à toute personne, à tout lieu, à tout savoir (1 et 2).
  • Leur contact avec la nature est moins physique et pourtant, sensibles aux questions environnementales, ils la pollueront moins (2).
  • Leur entourage humain a changé, en nombre et en variété de religions, langues et cultures (1 et2).
  • Ces jeunes ont des préoccupations éthiques, conscients de vivre dans un monde interconnecté dans lequel rien ne leur est étranger (1).
  • Les outils numériques sont les derniers sur la liste d’une série d’outils qui ont prolongé les capacités des êtes humains. Après l’extension des forces musculaires, des sens, de la maîtrise de la nature et des possibilités opératoires de l’esprit, ces jeunes exploitent naturellement les technologies comme un outil qui augmente leur capacité à penser (7).
  • Leurs langages parlé et écrit évoluent a un rythme beaucoup plus soutenu qu’il n’a évolué auparavant (2).
  • Nombreux métiers pour lesquels ils se préparent n’existent parfois pas encore aujourd’hui. (1 et2).
  • Leurs contacts avec autrui ne résultent plus des appartenances idéologiques, qui structuraient les sociétés passées (sexe, religion, patrie,…) (2).
  • Bien qu’inégaux dans leur capacité à faire un bon usage du numérique, ils sont capables de manipuler plusieurs sources d’information en même temps (2).
  • Dans un rapport plus horizontal que vertical avec la génération précédente, ces jeunes attendent qu’on leur donne une autonomie et un apprentissage plus individualisé (7 et 10).
  • L’enseignant peut dès lors veiller à trouver des dispositifs d’apprentissage qui correspondent aux personnalités des apprenants et les respectent. Les étudiants ne sont pas tous des extravertis collaboratifs, tout comme la classe inversée n’est pas uniquement un lieu de travail en équipe. L’engagement introverti doit être respecté et valorisé. Le temps de la réflexion est nécessaire pour chacun et un moment doit lui être consacré (8).
 
De quel savoir parle-t-on ?

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Avec la culture numérique, le savoir est largement disponible, diffusé et décliné sous des formats multiples (3). De l’article scientifique aux commentaires d’un blog en passant par des leçons filmées sur Youtube et par les ressources de Wikipedia, les accès à un domaine de connaissance sont innombrables. Cette variété dans les modalités d’entrée est intéressante car elle diversifie les points d’accroche avec les connaissances préexistantes (3).
Le cMOOC se base d’ailleurs sur cette idée du savoir comme “patrimoine commun” (9) où la capacité à créer des réseaux est une stratégie essentielle dans le processus de création de connaissances. Par sa communauté d’apprenants, le cMOOC ouvre à un mode de connaissance distribuée qui permet le développement de nouvelles idées et la prise en compte de points de vue différents (9).
Dans un contexte où l’étudiant utilise le même outil pour communiquer sur les réseaux sociaux et pour rechercher de l’information (et qu’il fait souvent ces deux activités simultanément !), une des missions de l’enseignement est d’amener l’étudiant vers le discernement des sources de qualité et vers des savoirs moins superficiels (1). Ce qui importe est donc moins la transmission de savoirs que l’acquisition de compétences à gérer cette masse de savoirs et à les appliquer (10). Leconnectivisme tel que défini par Georges Siemens intègre la complexité de ces défis majeurs pour la connaissance.
Pourrait-on pousser l’argument plus loin encore et concevoir Internet comme une mémoire, un réservoir de connaissances qui dispenserait l’étudiant de mémoriser des savoirs pour se concentrer uniquement sur l’esprit critique et la résolution de problèmes ? Normand Baillargeon ne le pense pas.Un réservoir d’information et de connaissance préalable est le premier outil d’une réflexion critique.Ainsi si l’accent aujourd’hui est mis sur l’idée d’une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine, la première présuppose la seconde (4).
Quel est le rôle de l’enseignant ?
Comme on l’a compris, il ne suffit pas de mettre son cours en ligne pour relever les défis qui se posent aujourd’hui dans les institutions éducatives. La classe inversée nécessite une préparation spécifique, une scénarisation particulière, elle doit s’appuyer sur des modèles pédagogiques appropriés (6). Ainsi, il faut repenser le cours en redéfinissant les aspects les plus propices à être réalisés à distance et ceux qui seront mieux acquis en présence (10). Les activités relevant du “connaître” et du “comprendre” peuvent être organisées en dehors de la classe de manière à considérer l’auditoire comme un lieu propice aux interactions et à la mobilisation de fonctions cognitives plus élevées. Ce face à face avec l’étudiant permet d’instaurer un climat d’écoute et de confiance (5) condition préalable à toute démarche visant à créer, renforcer et renouveler son besoin de savoir (6).

Dans la conception de son dispositif, l’enseignant détermine les objectifs à atteindre mais laisse le choix à l’étudiant quant à la trajectoire pour y parvenir. Pour cela il veille à diversifier les méthodes et les outils utilisés. En amont, il est celui qui pose le cadre et suggère les références. En aval, il est le modérateur et le restructurateur des savoirs mobilisés (10).

Avant d’entrer en classe, sa préoccupation n’est plus centrée sur la connaissance à transmettre mais bien sur l’étudiant en tant que constructeur de son apprentissage. Le temps dégagé permet à l’enseignant d’observer les différents parcours d’apprentissage et de proposer des moments de retour critique.

En somme, l’enseignant change de posture. Expert descendu de son estrade, le voici guide, accompagnateur, coach…(6et en même temps c’est toujours à lui qu’il revient d’évaluer. Dans l’élaboration, l’appropriation et la personnalisation de ce nouveau rôle, l’enseignant aura besoin d’être accompagné et valorisé (10).
 
Ressources vidéos/bibliographiques
 
Dernière modification le mardi, 16 septembre 2014